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Commémoration de la libération d'Auschwitz : Michel Barnier appelle au devoir de mémoire

Commémoration de la libération d'Auschwitz : Michel Barnier appelle au devoir de mémoire

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Lors de son intervention prononcée à l'Assemblée générale qui commémorait dans une session historique la libération des camps, le ministre des affaires étrangères de la France a insisté hier sur le devoir de «mémoire» mais aussi de «vigilance» et rappelé que, dans son pays, une partie de l'appareil de l'Etat avait collaboré à la barbarie nazie.

Lors de son intervention prononcée à l'Assemblée générale qui commémorait dans une session historique la libération des camps, le ministre des affaires étrangères de la France a insisté hier sur le devoir de « mémoire » mais aussi de « vigilance » et rappelé que, dans son pays, une partie de l'appareil de l'Etat avait collaboré à la barbarie nazie.

Michel Barnier, Ministre des affaires étrangères de la France, a insisté hier sur « le devoir de mémoire » et sur « le devoir de vigilance », à la fois dans un discours prononcé à l'Assemblée générale qui commémorait dans une session extraordinaire le 60e anniversaire de la libération des camps de concentration nazis et lors d'une conférence de presse donnée au Siège de l'ONU à New York (voir notre dépêche précédente sur le sujet).

« Les Juifs qui avaient fui l'Allemagne et ceux des pays asservis, furent traqués, enfermés, envoyés vers la mort. Avec, souvent, la collaboration d'une partie de l'appareil d'Etat. Cela a été le cas en France où, comme l'a dit le Président Chirac solennellement dans son discours du Vel d'Hiv en juillet 1995, 'la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat français' », a déclaré Michel Barnier à la tribune de l'Assemblée (voir le texte complet de l’intervention).

Précisant qu'il serait aux côtés du Président Jacques Chirac, jeudi 27 janvier, pour commémorer à Auschwitz le 60e anniversaire de la libération de ce camp, le ministre français a souligné, lors de sa conférence de presse, la nécessité d'être « intransigeant contre toutes les formes de racisme et d'antisémitisme qui guettent toujours ».

Répondant par ailleurs à une question sur le Darfour, sur la possibilité d'imposer des sanctions au Gouvernement soudanais et de traduire les responsables des atrocités commises dans la région devant la Cour pénale internationale, Michel Barnier a rappelé sa conviction que « l'on ne règlerait pas ce drame sans le Soudan ou contre le Soudan », mais avec lui.

« Nous attendons le rapport de la commission d'enquête internationale au Secrétaire général qui qualifiera lui-même la nature des crimes et exactions commis et il faudra naturellement que ceux qui ont commis ces crimes ou exactions soient punis », a-t-il ajouté.

En tant que « Ministre des affaires étrangères d'un pays qui a toujours soutenu la Cour pénale internationale, je n'ai pas de difficultés à dire que tous ceux qui commettent des crimes jugés au niveau international, comme des atteintes aux droits de l'homme et la dignité des personnes, devront être jugés par cette Cour », a-t-il précisé.

Le rapport de la commission d'enquête internationale qui déterminera si des actes de génocide ont été commis au Darfour sera remis au Secrétaire général demain, a annoncé le porte-parole du Secrétaire général, Fred Eckhard, lors de son point quotidien avec la presse, au Siège de l'ONU à New York et transmis au Conseil de sécurité le 1er février (voir notre dépêche du 24 janvier).

Dans son allocution prononcée hier à la tribune de l'Assemblée, le Secrétaire général avait appelé le Conseil de sécurité à prendre ses responsabilités face à ceux qui ont commis des crimes au Darfour notamment sur la base du rapport de la commission d'enquête (voir notre dépêche du 24 janvier).

Répondant à une question sur la possibilité d'une session extraordinaire en mémoire du génocide arménien à l'instar de ce qui a été fait aujourd'hui en direction de l'Holocauste, Michel Barnier a rappelé que le Parlement français avait voté à l'unanimité une loi reconnaissant le génocide arménien.

Alors que nous avons entamé un processus de possible adhésion de la Turquie à l'Union européenne, a-t-il précisé, il est utile que ce grand pays fasse ce travail de mémoire. À cet égard, il a rappelé que le projet européen auquel la Turquie souhaitait adhérer était fondé sur l'idée même de la réconciliation, la réconciliation avec les autres et la réconciliation avec soi-même.

Répondant à une question sur la session commémorative de l'Assemblée générale alors que continuent les discriminations dont sont victimes les Palestiniens, Michel Barnier a indiqué que tout le monde était d'accord pour que ce moment de commémoration ne soit pas lié à d'autres situations.

Il a dit son espoir et celui des Européens pour que 2005 devienne l'année de la paix, avec la création d'un État Palestinien et la garantie pour Israël de vivre en sécurité, en estimant que cela passerait par la relance de la Feuille de route et le renforcement de la légitimité de l'Autorité palestinienne.

image• Retransmission de la conférence de presse de Michel Barnier[25mins]