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L'ONU devra aider l'Afrique à renforcer ses capacités de maintien de la paix

L'ONU devra aider l'Afrique à renforcer ses capacités de maintien de la paix

L'ONU doit renforcer son appui à l'Union africaine dans son activité de maintien de la paix, préconise un rapport à l'Assemblée générale, notamment afin qu'elle ait les capacités nécessaires dans la période post-conflictuelle pour garantir la stabilité sur un continent qui est maintenant « le théâtre principal des opérations de maintien de la paix ».

« L'Afrique est maintenant le principal théâtre des opérations de maintien de la paix », constate le Secrétaire général dans son dernier rapport sur « la contribution de l'ONU à accroître la capacité de l'Union africaine en matière de déploiement de missions d'appui à la paix », rendu public le vendredi 31 décembre 2004.

Si l'on peut se féliciter « de l'intensification de ces opérations » puisqu'elle signifie que « les conflits en voie de s'achever sont nombreux », estime Kofi Annan, on peut y voir aussi « un énorme défi lancé au système international qui s'efforce de répondre à une très forte demande en matière de maintien de la paix ».

« L'Union africaine (UA) et ses États membres se sont déclarés disposés à relever une bonne part de ce défi et ils ont montré qu'ils étaient capables de le faire de mieux en mieux. L'Organisation a déjà secondé l'Union africaine dans ses efforts, surtout dans le domaine de la planification », observe-t-il.

Mais, le rapport préconise un soutien de l'ONU à l'Union africaine « à un autre niveau », sachant que l'ensemble de mesures de soutien que l'Organisation peut adopter pour doter l'Union africaine de capacités en matière de maintien de la paix doit respecter avant tout « les principes de la souplesse et de l'ouverture ».

Toutefois, prévient le rapport, « nous devrions écarter tout mécanisme restreignant pour les États Membres non africains la possibilité de prendre à leur charge une partie du fardeau que représente le maintien de la paix sur le continent ».

« L'entreprise sera d'autant plus solide qu'elle bénéficiera des hommes et du matériel d'autres régions, de la même manière que le maintien de la paix sur un autre continent est plus ferme quand toutes les nations, y compris les nations africaines, peuvent y participer », explique le Secrétaire général.

Le rapport souligne par ailleurs que « l'Organisation offre un avantage comparatif non négligeable puisqu'elle est la seule à pouvoir réagir de façon intégrée et multidimensionnelle ». Dans la mesure où nombre de conflits sont traités d'abord au niveau régional, « l'ensemble des mesures de soutien de l'Organisation devrait être axé sur la planification et l'appui financier et logistique des opérations lancées par l'Union africaine ».

« L'ONU doit en même temps résister au réflexe qui consisterait à s'en remettre complètement aux régions » car, selon le Secrétaire général, « cela conduirait inévitablement à un nouvel affaiblissement des principes d'ouverture et d'universalité qui sont la force principale du maintien de la paix ».

Enfin, si Kofi Annan voit « avec un grand optimisme » se développer les moyens de l'Afrique en matière de maintien de la paix, il rappelle qu'« il est nécessaire de consolider la paix sur le terrain en sortie de conflit ».

Dans beaucoup de pays, en Sierra Leone et au Libéria par exemple, « l'Organisation s'est aperçue qu'elle pouvait assurer une certaine sécurité grâce à ses forces de maintien de la paix ». « Cette situation appelle par la suite des programmes assurant un passage sans heurt à une paix durable, et ce, dans les domaines suivants : désarmement, démobilisation et réinsertion, instauration de l'état de droit, démocratisation, bonne gouvernance ».

« Sans un engagement ferme et soutenu dans tous ces domaines, les capacités africaines de maintien de la paix, même renforcées, ne pourront pas garantir que les séquelles de conflits qui ont duré deux générations en Afrique sont définitivement choses du passé », conclut le Secrétaire général.