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Pétrole contre nourriture : laisser travailler les enquêteurs, recommande Kofi Annan

Pétrole contre nourriture : laisser travailler les enquêteurs, recommande Kofi Annan

A propos des questions qui lui ont été posées aujourd'hui sur les allégations concernant le programme Pétrole contre nourriture aujourd'hui, le Secrétaire général de l'ONU a jugé important de laisser la Commission d'enquête indépendante faire son travail et de rester concentré sur le travail des mois à venir, notamment sur la réforme de l'ONU tandis que l'ambassadeur des Etats-Unis, à qui un journaliste demandait si Kofi Annan devait donner sa démission, répondait qu'il fallait établir les faits sans préjuger des conclusions.

Répondant à la presse qui lui demandait, ce matin, à New York, si les allégations concernant le programme Pétrole contre nourriture et plus particulièrement son fils, allaient compliquer son travail en tant que Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan a répondu que lui-même et l'Organisation avaient un travail très important, notamment sur la réforme de l'ONU et sur les questions de développement, qui l'attendait dans les mois à venir, a indiqué aujourd'hui son porte-parole, Fred Eckhard, lors du point quotidien avec la presse organisé au Siège de l'Organisation.

Kofi Annan a ajouté qu'il n'avait jamais prévu que porter son attention sur ces questions allait être chose facile, que ces allégations n'allaient pas rendre la tâche plus aisée mais qu'il espérait que les Etats membres verraient l'intérêt de se concentrer sur les questions touchant à la réforme et au développement.

En ce qui concerne son fils Kojo et les allégations portant plus spécifiquement sur le fait qu'il avait continué à percevoir des paiements de Cotecna jusqu'à février dernier (voir à ce sujet notre dépêche du 26 novembre), il a déclaré qu'il avait compris que ces paiements avaient cessé en 1998 et qu'il avait été surpris et déçu quand il avait découvert récemment qu'ils s'étaient poursuivis jusqu'à cette année, a indiqué Fred Eckhard.

Le Secrétaire général de l'ONU a ajouté que son fils était un adulte, qu'il n'intervenait pas dans ses affaires pas plus que son fils n'intervenait dans celles de l'ONU et a demandé aux journalistes d'être patients et d'attendre les conclusions du groupe indépendant dirigé par Paul Volcker, a indiqué le porte-parole.

Quant au Président du Conseil de sécurité, l'ambassadeur des Etats-Unis, John Danforth, interrogé à sa sortie du Conseil de sécurité à la mi-journée, il a répondu aux questions des journalistes en indiquant qu'à l'évidence, l'ONU était préoccupé par les allégations ayant trait au programme Pétrole contre nourriture.

Ce sont des allégations extrêmement sérieuses, a-t-il déclaré avant d'ajouter que l'enquête devait être exhaustive et qu'aucun fait ne devait être dissimulé. S'exprimant en sa capacité nationale, il s'est prononcé en faveur d'une remise des informations au Comité du Congrès américain qui demande à en prendre connaissance, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas pour autant de les laisser circuler largement. « Je ne suis pas favorable au chaos », a-t-il ajouté.

Il a toutefois estimé que le Congrès était dans son droit quand il cherchait à s'informer sur des questions qui ont trait aux affaires internationales et à des questions communes aux Etats-Unis et à l'ONU.

A la question de savoir s'il jugeait opportun la démission du Secrétaire général, il a répondu qu'il « était important que les faits soient présentés » et qu'il n'était pas favorable au fait de préjuger de quoi que ce soit.

Enfin à la question de savoir si le gouvernement américain avait toujours confiance en Kofi Annan, John Danforth a indiqué qu'il ne pensait pas qu'il voulait juger de l'affaire de façon précipitée.

imageRetransmission de la conférence de presse de John Danforth, Ambassadeur des Etats-Unis[8 mins]