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Haïti : progrès humanitaires aux Gonaïves malgré le manque de fonds

Haïti : progrès humanitaires aux Gonaïves malgré le manque de fonds

Les agences de l'ONU opérant en Haïti signalent une amélioration de la situation humanitaire aux Gonaïves, la ville du Nord-ouest de l'île la plus touchée par les récentes catastrophes naturelles, même si de sérieuses inquiétudes subsistent et si le financement, un quart environ de ce qui serait nécessaire, entravent leurs efforts.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA selon son acronyme anglais) a dressé hier, dans un communiqué publié hier, un tableau contrasté sur la situation humanitaire de la région des Gonaïves, sinistrée à la suite des récents cyclones qui se sont abattus sur Haïti.

Bien que l'accès à la ville des Gonaïves ait été rétabli, l'acheminement de l'aide y demeure difficile, indique OCHA qui cite en exemple le cas de deux camions affrétés par le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) et attaqués, la semaine dernière, au moment où ils pénétraient dans la ville. Plus de 30 tonnes de nourriture ont été pillées, précise le Bureau.

Malgré les craintes concernant la sécurité, indique encore OCHA, les efforts humanitaires fournis par les agences de l'ONU, les autorités gouvernementales et les organisations non gouvernementales (ONG) ont permis d'enregistrer des progrès signicatifs en ce qui concerne l'alimentation en eau potable de la population du secteur.

Toutefois, précise-t-il, ces progrès importants sont encore insuffisants puisque l'approvisionnement qui peut atteindre jusqu'à 500 mètres cubes par jour, demeure encore bien en deçà des 3 500 mètres cubes normalement nécessaires aux besoins d'une population de quelque 200 000 personnes. L'UNICEF (Fonds des Nations unies pour l'enfance) et l'ONG OXFAM s'efforcent pour leur part de rétablir l'alimentation en eau potable dans une cinquantaine d'écoles des Gonaïves et à nettoyer et désinfecter des puits de la région.

Dans le domaine de la santé, si les soins médicaux sont désormais mieux assurés même par rapport à la situation qui prévalait avant le passage des cyclones de septembre, grâce, pour une grande part, à la présence d'un hôpital de campagne de 120 lits de la Croix-Rouge canadienne et norvégienne, le secteur de la santé souffre toujours d'un manque de médecins haïtiens à l'hôpital de la Croix-Rouge, d'une pénurie de services médicaux gratuits et de problèmes liés au remplacement des épidémiologistes qui ont quitté la région.

L'UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population) a décidé par conséquent d'apporter son concours en finançant le recrutement de personnel haïtien pour coordonner les services médicaux.

Dans une région où l'emploi dépend dans une large mesure de l'agriculture, les organisations humanitaires aimeraient entreprendre la restauration des systèmes d'irrigation en eau détruits à 80%. Le manque de ressources entrave ce qu'elles considèrent comme une priorité urgente et les empêche d'engager le chantier comme elles le souhaiteraient avant le commencement de l'hiver, autour du 15 novembre.

Aucune promesse de fonds n'a été enregistrée en faveur des programmes de réhabilitation malgré l'appel d'urgence lancé le mois dernier, indique OCHA, et seulement 27% des 37 millions de dollars demandés lors de l'appel d'urgence.