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Huit soldats français tués en Côte d'Ivoire : le Conseil de sécurité prêt à prendre des mesures

Huit soldats français tués en Côte d'Ivoire : le Conseil de sécurité prêt à prendre des mesures

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A l'issue de consultations à huis clos réunies en urgence cet après-midi à New York, le Conseil de sécurité a condamné, dans une déclaration présidentielle, le bombardement de la force Licorne stationnée à Bouaké ayant entraîné la mort de huit soldats français, en ayant blessé 23 et ayant également tué un Américain.

Dans la déclaration communiquée par son président, l'ambassadeur John Danforth, à l'issue de consultations à huis clos organisées en urgence à 15 h 30 aujourd'hui, heure de New York, le Conseil a également exprimé son intention d'examiner rapidement les actions additionnelles, « y compris les mesures individuelles », à prendre.

Répondant à la presse à sa sortie de cette réunion d'urgence du Conseil, le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a indiqué s'être entretenu avec le Président français Jacques Chirac, peu après l'attaque qui a provoqué huit morts dans les rangs des troupes françaises, blessé 23 autres militaires et tué un Américain.

Selon les informations parues dans la presse, la force française Licorne à Bouaké a été bombardée à 14 heures, heure locale, par deux Sukhoï 25 des forces gouvernementales ivoiriennes. Les troupes françaises ont répliqué en détruisant les deux Sukhoï 25 vers 14 h 15, heure locale, à Yamoussoukro.

Le président français Jacques Chirac a par ailleurs donné l'ordre de détruire, outre les deux Sukhoï déjà mentionnés, les "moyens aériens militaires ivoiriens utilisés ces derniers jours en violation du cessez-le-feu" en Côte d'Ivoire, dont des hélicoptères MI 24 d'attaque au sol.

Plus tard dans la soirée, les médias faisaient était d'un communiqué du ministère de la Défense français indiquant que la quasi-totalité de l'aviation ivoirienne avait été "neutralisée."

Le Secrétaire général de l'ONU a pour sa part indiqué s'être entretenu à deux reprises dans la matinée avec le Président de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo ainsi que le Président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, le président du Ghana John Kufuor, le ministre des Affaires étrangères Michel Barnier.

« Je pense qu'il est important que tout un chacun garde son calme [...] et que les hostilités cessent immédiatement. » a-t-il déclaré.

Kofi Annan a ajouté qu'il fallait « que le Président [Gbagbo] calme la population et qu'il stoppe les manifestations violentes qui ont lieu dans la capitale et à Abidjan où se trouvent énormément de monde, non seulement des Ivoiriens mais aussi beaucoup d'étrangers. »

« Nous ne voulons pas voir la situation s'aggraver.[...] J'ai également encouragé les pays ouest-africains à intervenir », a-t-il ajouté.

Interrogé sur la réponse apportée par le Président Gbagbo, Kofi Annan a répondu qu'il « allait faire cesser cela ».

« C'est ce que nous allons voir », a-t-il ajouté.

Dans la déclaration effectuée cet après-midi, le Conseil exprime son plein appui à l'action menée par les forces françaises et l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et confirme que les forces françaises et l'ONUCI sont autorisées à faire usage de tous les moyens nécessaires à la pleine exécution de leur mandat, conformément à la résolution 1528 (2004) du 27 février 2004.

Il exige de l'ensemble des parties ivoiriennes la cessation immédiate de toutes les opérations militaires et le respect complet de l'Accord de cessez-le feu du 3 mai 2003. Il condamne en outre tout effort qu'engagerait toute partie pour envoyer des forces à travers la Zone de confiance.