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Appel en faveur des réfugiés soudanais au Tchad soumis à des conditions extrêmes

Appel en faveur des réfugiés soudanais au Tchad soumis à des conditions extrêmes

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Les raisons fournies par la Coordination humanitaire de l'ONU pour réviser à la hausse son appel initial à financement, alors établi à 54, 6 millions de dollars, alors qu'elle établit désormais ses besoins pour 2004 à 166 millions de dollars, illustre les prouesses accomplies par les agences humanitaires pour venir en aide à une population qui a franchi en nombre croissant la frontière en provenance du Soudan pour venir chercher refuge au Tchad.

Ils étaient 110 000 en mars 2004, 200 000 en juillet. « Ils », ce sont les réfugiés qui traversent en flots réguliers la frontière en provenance du Soudan et viennent s'installer au Tchad, fuyant les attaques menées au Darfour (carte) contre les populations civiles.

Aujourd'hui la Coordination humanitaire de l'ONU, OCHA selon l'acronyme anglais, indique que les moyens financiers sur lesquels elle avait tablé ne suffisent plus. Les raisons à cela sont nombreuses : l'afflux croissant des réfugiés, les difficultés logistiques pour leur venir en aide auxquels s'ajoutent l'hostilité de l'environnement et la difficulté d'assurer leur protection.

Le Tchad (carte) est un des pays les plus enclavés d'Afrique, rappelle OCHA. L'océan Atlantique est à 2 000 Km et la Méditerranée à 1 200 Km. Il faut au moins deux jours pour parcourir les 270 Km qui séparent la capitale N'Djamena d'Abéché. Depuis le début de la saison des pluies, de nombreuses routes sont coupées.

Plus la saison avance, plus l'on s'attend à ce que la partie méridionale de la zone d'accueil de réfugiés soit complètement coupée du reste du pays, ce qui rend nécessaire l'entreposage préalable de réserves. A cela s'ajoute encore le fait que le manque de carburant compromet le transport par la route, ajoute la Coordination humanitaire.

Pour toutes ces raisons, la communauté humanitaire a dû recourir au transport aérien, onéreux par nature, pour atteindre les personnes dans le besoin. De janvier à ce jour, le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) a organisé 39 vols transportant des produits non-alimentaires en provenance d'Europe, du Pakistan et de Tanzanie. De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a dû, en derniers recours, recourir aux lâchers aériens pour secourir les populations isolées.

Quelques réfugiés restent encore éparpillés le long de la frontière mais la majorité a été transportée à l'intérieur des terres où, si elle est moins exposée aux attaques, elle se retrouve dans un environnement particulièrement hostile où les pluies diluviennes alternent avec des températures extrêmes et des tempêtes de sable. L'eau y est rare et l'installation des camps dépend de la détection de ressources aquifères, qui s'est avérée être un processus coûteux utilisant l'imagerie satellitaire et les forages. Dans cet univers éloigné et infertile, les réfugiés dépendent presque entièrement de l'aide internationale.

Pour répondre à ces besoins, le HCR, le PAM et l'UNICEF (lFonds des Nations Unies pour l'enfance) ont établi 11 bureaux le long de la frontière et le PAM a installé des points de distribution avancés qui, chacun, ont coûté 60 000 dollars.

Tout cela a requis du personnel et un équipement de sécurité supplémentaires ainsi que des systèmes de communication plus puissants. En outre, la rareté du matériel disponible sur place, notamment le bois, a fait que plus de 31 000 tentes ont dû acheminées par avion ou bateau depuis le début de l'année.

OCHA indique qu'au 26 août, « 80,2 millions de dollars avaient été apportés par de généreux donateurs mais que « de nouveaux engagements sont requis de toute urgence pour répondre aux sérieux problèmes des mois à venir. »