Prévention des génocides : la vision de son mandat par le nouveau Conseiller spécial

Au cours de son intervention devant le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale, le Conseiller spécial sur la prévention du génocide récemment nommé par le Secrétaire général a indiqué qu'au-delà des débats byzantins sur la définition du génocide, ce qui lui importait était d'identifier les situations pouvant conduire à un génocide et de proposer les mesures visant à l'éviter.

Rappelant que sa nomination découle directement du Conseil de sécurité qui, dans sa Résolution 1366, demandait au Secrétaire général de l'informer de toute situation pouvant conduire à un génocide afin de prendre les mesures d'urgence nécessaires, Juan Mendez a souligné que son mandat s'inspire de l'esprit d'autocritique de la communauté internationale qui, dans un passé relativement proche, a été incapable de prévenir de très graves événements tels que ceux survenus au Rwanda et à Srebrenica.

M. Mendez a dit qu'il se refusait à entrer dans les débats byzantins sur la définition du génocide mais a indiqué que sa tâche consistait à agir en amont, en alertant sur des situations susceptibles de déboucher sur un génocide, indique un communiqué de l'ONU à Genève. Dans cette perspective, a-t-il expliqué, son mandat l'oblige à se pencher sur des conflits qui contiennent un paramètre ethnique ou religieux et se déroulent hors des limites des lois de la guerre.

Il a annoncé son intention de s'intéresser particulièrement aux exécutions extrajudiciaires. Rappelant que sa responsabilité n'était pas seulement d'alerter mais aussi de proposer des actions face à un risque identifié de génocide, il a insisté sur l'importance cruciale de la coopération avec le Comité, non seulement pour ce qui est du partage de l'information mais aussi pour prendre les mesures de prévention qui s'imposent. Et il cité à cet égard les exemples du Darfour et du Burundi.