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Le massacre de réfugiés congolais au Burundi condamné par la Mission de l'ONU

Le massacre de réfugiés congolais au Burundi condamné par la Mission de l'ONU

Réfugiées congolaises au Burundi (archives)
Une attaque « insensée », indique l'Opération de l'ONU au Burundi à propos du massacre qui a eu lieu la nuit dernière dans un camp de réfugiés pour la plupart originaire de République démocratique du Congo (RDC). Un bilan provisoire fait état de 150 morts et de plus de 100 personnes blessées par balles ou à la grenade.

L'Opération des Nations Unies au Burundi, ONUB, exprime son indignation à propos de ce massacre nocturne qui s'est déroulé dans le camp de transit de Gatumba, à l6 km de la capitale burundaise, Bujumbura, et à proximité de la frontière entre le Burundi et la RDC (carte).

La plupart des victimes sont des femmes, des enfants et des bébés appartenant à la communauté Banyamulenge (ethnie congolaise proche des Tutsis du Rwanda) qui ont été abattus et brûlés dans leurs abris. Les Burundais, revenus d'exil et qui se trouvaient dans le camp, n'ont pas été attaqués, indique le communiqué de l'ONUB, diffusé aujourd'hui.

Les agences de l'ONU présentes sur le terrain, ainsi que la communauté humanitaire, a immédiatement mobilisé toutes les ressources disponibles pour porter secours aux blessés et aux survivants qui ont été transférés dans un endroit plus sûr, ajoute la Mission de l'ONU qui précise que ce travail est toujours en cours.

La Mission, dans sa condamnation du massacre, prévient ses auteurs, dont le FNL (Forces nationales de libération) d'Agathon Rwasa qui a revendiqué l'attaque, qu'ils auront à répondre de leurs actes. Elle se dit prête à faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger les civils et indique attendre les résultats de l'enquête en cours sur « cet acte monstrueux. »

Elle en appelle à tous ceux qui ont choisi la violence et leur demande de revenir à la raison et de coopérer avec les autres parties dans le cadre du processus de paix.

Il y a deux jours, le 12 août, l'ONUB alertait sur les affrontements et les violations des droits de l'homme qui se poursuivaient au Burundi. Elle indiquait notamment (voir notre dépêche) que les affrontements entre éléments armés continuaient de façon quasi quotidienne, en particulier dans Bujumbura Rural, entre les éléments du mouvement d'Agathon Rwasa, les Forces nationales de libération (FNL), les Forces armées burundaises (FAB) et le Conseil national pour la Défense et la Démocratie – Forces de Défense de la démocratie (CNDD-FDD).

Le groupe armé d'Agathon Rwasa qui s'est longtemps appelé Parti pour la libération du peuple Hutu - Forces nationales de libération (PALIPEHUTU-FNL) est le seul des principaux mouvements rebelles burundais à n'avoir jamais rejoint le processus de paix même si des déclarations et des rapprochements l'avaient laissé espérer en janvier dernier.