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Une « attention urgente » face à l'exploitation sexuelle des femmes et des enfants par le personnel de l'ONU, réclame Jan Egeland

Une « attention urgente » face à l'exploitation sexuelle des femmes et des enfants par le personnel de l'ONU, réclame Jan Egeland

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Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Jan Egeland, a estimé lundi, devant le Conseil de sécurité, que la question de l'exploitation sexuelle des enfants et des femmes dans le cadre de conflits armés par des membres associés au personnel des Nations Unies exigeait une « attention urgente ».

« Ces actes ternissent irrémédiablement l'image des Nations Unies et plus encore mettent à mal notre capacité à protéger et servir les communautés ravagées par la guerre », a déclaré M. Egeland, qui présentait le quatrième rapport du Secrétaire général sur la protection des civils dans les conflits armés. « Des mesures de protection commencent à être mises en oeuvre sur le terrain et méritent d'être renforcées par l'application de mesures punitives par les pays contributeurs de troupes à l'encontre de leur propre personnel », a-t-il ajouté.

La question de l'exploitation et des sévices sexuels dont les femmes et les enfants sont victimes, et qui sont le fait de personnel des Nations Unies, constitue une des préoccupations majeures soulevées par Kofi Annan dans son rapport.

Le Secrétaire général y dresse un tableau des progrès réalisés, mais aussi des lacunes persistantes en matière d'accès des organismes humanitaires aux populations, de sécurité du personnel humanitaire, des réfugiés et personnes déplacées, de désarmement, d'impunité et de respect, de responsabilité des groupes armés non étatiques ou de situations d'urgence oubliées.

M. Egeland a également mis l'accent sur le sort de quelque 50 millions de réfugiés dans le monde dont la protection a été encore plus fragilisée par la pose de mines antipersonnel par les groupes rebelles. « Les civils vivant dans des camps de réfugiés et les camps pour personnes déplacées à l'intérieur de leurs frontières sont particulièrement vulnérables aux attaques des groupes armés comme c'est le cas dans le Nord de l'Ouganda », a-t-il affirmé. « Des camps de réfugiés, dans certains pays, sont régulièrement infiltrés par des éléments armés qui prennent en otage hommes, femmes et enfants », a-t-il ajouté. Selon lui, il convient de « régler ce problème en identifiant, en séparant et en désarmant les combattants ».

Un groupe d'experts du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui s'est réuni à Genève du 9 au 11 juin dernier, s'attache à élaborer des normes et des principes mais également des outils permettant à tous les acteurs concernés de régler cette question.

« Depuis que le Conseil a adopté sa première résolution sur la protection des civils dans les conflits armés il y a cinq ans, les mandats de maintien de la paix des Nations Unies ont été élargis et contiennent une dimension de protection importante », a observé M. Egeland, notant que ces mandats « ont été marqués par un déploiement plus rapide des troupes sur le terrain ». « Cependant, nous sommes encore loin d'une culture de protection des civils », a estimé le Secrétaire général adjoint, constatant que dans le Nord de l'Ouganda, « les enfants continuent d'être pris en otage par d'autres enfants » et qu'au Darfour, « la crise d'aggrave tous les jours ».

Selon M. Egeland, « il est temps pour le Conseil d'adopter une autre résolution sur la protection des civils dans les conflits armés ».

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