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Darfour : le Conseil de sécurité appelle le Gouvernement du Soudan à neutraliser les milices

Darfour : le Conseil de sécurité appelle le Gouvernement du Soudan à neutraliser les milices

Le Président du Conseil de sécurité, Munir Akram
Notant que des milliers de personnes ont été tuées et que des centaines de milliers d'autres risquent de mourir dans les prochains mois dans la région du Darfour au Soudan, le Conseil de sécurité a demandé à toutes les parties de prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme aux violations des droits de l'homme et a appelé le Gouvernement du Soudan à neutraliser les milices.

Le Conseil, qui s'est déclaré ce soir, dans un texte lu par son Président, l'ambassadeur du Pakistan, Munir Akram, gravement préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire et des droits de l'homme dans cette région de l'Ouest du Soudan, souligne que les organisations humanitaires doivent avoir immédiatement accès à la population vulnérable.

A l'issue de consultations à huis clos qui se sont déroulées ce soir à New York, les 15 membres du Conseil se disent, dans cette déclaration, profondément préoccupé par les informations selon lesquelles des violations massives des droits de l'homme et du droit international humanitaire continuent d'être perpétrées au Darfour, notamment des attaques aveugles contre des civils, des violences sexuelles, des déplacements forcés et des actes de violence, en particulier des actes à caractère ethnique, et exige que ceux qui en sont responsables rendent des comptes.

Ils condamnent fermement ces actes, qui compromettent le règlement pacifique de la crise, souligne que toutes les parties à l'accord de cessez-le-feu humanitaire de N'Djamena se sont engagées à s'abstenir de tout acte de violence et de tous autres abus contre les populations civiles, en particulier contre les femmes et les enfants, et que le Gouvernement soudanais s'est également engagé à neutraliser les milices armées Jinjawid.

Le Conseil prend, à cet égard, note des recommandations formulées par le Haut Commissaire aux droits de l'homme dans son rapport en date du 7 mai.

Soulignant qu'une commission de cessez-le-feu comprenant des représentants de la communauté internationale est un élément central de l'accord du 8 avril, le Conseil demande au Gouvernement soudanais et aux groupes d'opposition de faciliter le déploiement immédiat des observateurs dans le Darfour et de veiller à ce qu'ils puissent s'y déplacer librement.

Le Conseil demande aussi aux États Membres de fournir un appui généreux aux efforts de l'Union africaine.

Tout en se félicitant de ce que le Gouvernement soudanais ait annoncé qu'il délivrerait des visas à tous les travailleurs humanitaires dans les 48 heures du dépôt de la demande, qu'il n'exigerait plus d'autorisations de voyage et qu'il faciliterait l'entrée et le dédouanement du matériel importé à des fins humanitaires et prenant note de la nomination, par décret présidentiel, d'une Commission d'établissement des faits, le Conseil est toutefois gravement préoccupé par les entraves logistiques qui continuent de faire obstacle à une intervention rapide face à une crise majeure qui ne cesse de s'aggraver.

Le Conseil demande à la communauté internationale de répondre rapidement et efficacement à l'appel consolidé pour le Darfour. Il affirme par ailleurs qu'il faut immédiatement nommer et accréditer un coordonnateur résident/coordonnateur humanitaire permanent pour veiller à la coordination quotidienne afin de remédier aux entraves à l'accès des organisations humanitaires portées à l'attention de l'Organisation des Nations Unies par la communauté internationale des fournisseurs d'aide.