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Le prix mondial de la liberté de la presse est décerné par l'UNESCO au journaliste cubain emprisonné Raúl Rivero

Le prix mondial de la liberté de la presse est décerné par l'UNESCO au journaliste cubain emprisonné Raúl Rivero

Raúl Rivero
Sur recommandation d'un jury international, le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano 2004 a été décerné aujourd'hui à Raúl Rivero Castañeda, journaliste cubain actuellement emprisonné après avoir été condamné à 20 ans de détention pour atteinte à l'intégrité de l'Etat.

« Le Prix rend hommage au courageux engagement de Raúl Rivero en faveur d'une information indépendante, essence du journalisme professionnel », a déclaré Koïchiro Matsuura, directeur général de l'Organisation pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), en acceptant la recommandation du jury indépendant en faveur de Raúl Rivero, indique un communiqué de l'UNESCO.

« Au fil des années, Raúl Rivero a chèrement payé son engagement et le prix entend récompenser la lutte permanente des professionnels des médias en faveur de la liberté d'expression, composante indispensable de la démocratie », a ajouté le directeur général qui s'est dit « très inquiet sur les conditions de détention de Raúl Rivero que l'on dit malade. »

M. Matsuura a lancé un appel aux autorités cubaines pour qu'elles libèrent Raúl Rivero et les autres journalistes détenus dans le pays.

Né en 1945, Raúl Rivero est un journaliste et poète reconnu. Depuis qu'il a quitté en 1988 les rangs de la presse d'Etat, il a été harcelé de façon permanente par les autorités. Depuis cette époque et jusqu'à son arrestation en mars de l'an dernier, il a été interrogé et arrêté à de nombreuses reprises ; les autorités ont aussi fortement restreint sa liberté de mouvement.

En avril 2003, le journaliste cubain a été condamné à vingt ans de prison et 25 autres journalistes, arrêtés avec lui, ont été condamnés à des peines allant de quatorze à vingt-sept ans de prison. Ils ont été condamnés au titre de l'article 91 du Code pénal cubain pour avoir porté atteinte à l'indépendance ou à l'intégrité territoriale de l'Etat. Ces journalistes arrêtés en mars 2003 l'ont été dans le cadre d'une vague de répression dans les milieux dissidents qui s'est traduite par plus de 50 détentions.

Raúl Rivero, qui serait détenu à la prison de Canaletas, à 461 km à l'est de La Havane, souffrirait de problèmes de circulation sanguine. Son épouse, Blanca Reyes, a fait part de ses sérieuses inquiétudes sur son état de santé et a décrit ses conditions de détention comme « très dures ». Elle a précisé qu'elle n'était autorisée à visiter son mari que tous les trois mois.

Le prix est décerné par le Directeur général de l'UNESCO sur la recommandation d'un jury indépendant composé de professionnels des médias du monde entier.