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Une présence accrue des forces internationales réclamée en Afghanistan

Une présence accrue des forces internationales réclamée en Afghanistan

L'ambassadeur Günter Pleuger
Les interlocuteurs afghans rencontrés par la mission du Conseil de sécurité en Afghanistan sont quasi-unanimes dans leur évaluation de la situation. Ils estiment que seul un déploiement des forces internationales dans tout le pays permettra de juguler l'insécurité créée par la persistance du terrorisme, les combats entre factions rivales et la recrudescence de la production de drogue. C'est ce qu'a indiqué ce matin le chef de la délégation dans sa présentation des conclusions de la mission devant le Conseil de sécurité.

Les interlocuteurs afghans rencontrés par la mission du Conseil de sécurité en Afghanistan sont quasi-unanimes dans leur évaluation de la situation. Ils estiment que seul un déploiement des forces internationales dans tout le pays permettra de juguler l'insécurité créée par la persistance du terrorisme, les combats entre factions rivales et la recrudescence de la production de drogue. C'est ce qu'a indiqué ce matin le chef de la délégation dans sa présentation des conclusions de la mission devant le Conseil de sécurité.

Si les Afghans expriment leur reconnaissance à l'égard de la communauté internationale qui les aide à reconstruire leur pays, une frustration se fait de plus en plus sentir à propos des dividendes de la paix et de bénéfices tangibles qui tardent à se manifester, a indiqué ce matin le chef de la mission, l'ambassadeur de l'Allemagne Günter Pleuger, dans son compte-rendu au Conseil de sécurité.

Au cours des deux dernières années, le gouvernement afghan a réalisé des progrès considérables, a souligné M. Pleuger, citant le lancement d'une nouvelle monnaie, la reconstruction des routes, la réouverture d'écoles, la réforme du système de sécurité, le lancement de la campagne de démilitarisation-réinsertion des combattants, les préparatifs en vue de la Loya Jirga constitutionnelle et la publication du projet de constitution.

Le pays n'en reste pas moins confronté à de multiples problèmes, a-t-il poursuivi indiquant que le Sud et le Sud-est en particulier avaient été désignés par tous les interlocuteurs de la mission comme les endroits où l'insécurité, et notamment les attaques contre les organisations gouvernementales, contribue au ralentissement de la reconstruction.

La mission a entendu de nombreuses plaintes concernant les menaces, les actes de harcèlement et les manoeuvres d'exclusion exercés par les chefs de faction. L'économie de la drogue qui a connu une croissance au cours des derniers mois a le potentiel de surpasser l'économie légale et menace les progrès réalisés en matière de reconstruction et de stabilisation économique.

A cet égard, l'ambassadeur a signalé une opinion partagée par la quasi-totalité des Afghans rencontrés ainsi que par le Représentant spécial de l'ONU dans le pays, Lakmar Brahimi : le déploiement envisagé des soldats allemands à Kunduz n'est pas suffisant et des contingents de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) doivent être déployés sur l'ensemble du territoire. C'est à ce prix-là seulement que sera créé un environnement favorable au processus de Bonn et permettant au gouvernement central d'affirmer son autorité dans les provinces.

En conclusion, M. Pleuger a présenté les recommandations concrètes faites par la mission, notamment le retrait de toutes les forces militaires que les factions maintiennent à Kaboul, le versement par la communauté internationale de ressources supplémentaires au Fonds spécial pour la reconstruction de l'Afghanistan et la poursuite dans d'autres institutions clé de la réforme menée au Ministère de la défense par le gouvernement afghan.

La mission recommande également que le Conseil appuie la proposition du Président Hamid Karzai de réunir au début de l'année prochaine une conférence de suivi du processus de Bonn qui permettrait de maintenir la dynamique du processus en faveur de la paix et de la sécurité en Afghanistan et de s'assurer du soutien financier nécessaire.