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L´Assemblée générale des Nations Unies exige qu´Israël mette fin à l´édification du mur de séparation

L´Assemblée générale des Nations Unies exige qu´Israël mette fin à l´édification du mur de séparation

L´Assemblée générale des Nations Unies a adopté, ce soir, une résolution par laquelle elle exige qu'Israël arrête et inverse les travaux de construction de ce mur qui s'écarte de la Ligne d'armistice de 1949 et est contraire aux dispositions pertinentes du droit international.

Condamnant tout recours à la violence, au terrorisme et à la destruction, l´Assemblée générale a adopté la résolution à l´issue d´un vote par 144 voix pour, 4 contre (Etats-Unis, Israël, Iles Marshall et Micronésie) et 12 abstentions. Le texte a été adopté dans le cadre de la reprise de la dixième session extraordinaire d'urgence de l´Assemblée consacrée aux mesures illégales prises par Israël à Jérusalem-Est occupée et dans le reste du territoire palestinien occupé.

Le texte de la résolution, qui a été présenté par l´Italie, au nom de l´Union européenne, précise que l´Assemblée est particulièrement préoccupée par le fait que le tracé prévu pour le mur que construit Israël, la puissance occupante, dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et aux alentours, risque de préjuger des négociations futures et de rendre la solution des deux Etats physiquement impossible à appliquer et rendrait la situation humanitaire encore plus difficile pour les Palestiniens.

L'Assemblée condamne en particulier les attentats-suicide et leur récente intensification, avec l'attaque qui a eu lieu à Haifa, ainsi que l'attaque à la bombe perpétrée dans la bande de Gaza, entraînant la mort de trois agents de la sécurité des Etats-Unis.

La résolution engage également les deux parties à s'acquitter de leurs obligations en vertu des dispositions pertinentes de la Feuille de route, et demande à l'Autorité palestinienne de déployer des efforts visibles sur le terrain pour arrêter, désorganiser et dissuader les individus et les groupes qui exécutent et planifient des attaques violentes. Le texte engage également le Gouvernement israélien à ne pas prendre de mesures qui sapent la confiance, notamment par des attaques contre la population civile et des exécutions extrajudiciaires.

L´Assemblée demande par ailleurs au Secrétaire général des Nations Unies de lui faire un rapport périodique sur la façon dont les dispositions de cette résolution concernant l'arrêt des travaux de construction du mur et leur inversion sont respectées, le premier rapport devant lui être soumis d´ici un mois.

Expliquant son vote, le représentant d´Israël a dénoncé une « farce humiliante », jugeant que le Secrétaire général des Nations Unies avait mieux à faire que de présenter un rapport périodique sur la mise en oeuvre de cette résolution qui est, selon lui, un bien mauvais service rendu à la paix.

Déplorant l'intimidation et le chantage d'Israël, l´Observateur de la Palestine a rappelé l'attaque menée la veille à Gaza par les forces de défense israéliennes qui a coûté la vie à douze civils et en a blessé une centaine d'autres. Il a souhaité que cette résolution, adoptée grâce au vote positif d'un grand nombre d'Etats et au leadership de l'Union européenne, contribue à renforcer la cause de la paix au Moyen-Orient.

La session extraordinaire d´urgence de l´Assemblée générale, qui était réunie depuis hier à la demande de la Ligue des Etats arabes, a entendu quelque 18 délégués qui ont fait part de leur vive préoccupation au sujet de l´édification du mur. La plupart des intervenants ont condamné la construction du mur, qui constituait un obstacle majeur à la mise en oeuvre de la Feuille de route, et ont demandé à ce qu´elle soit immédiatement arrêtée.

Dernier en date des plans de paix, la Feuille de route, parrainée par le Quatuor -ONU, Etats-Unis, Union européenne et Fédération de Russie- a pour objectif de régler de façon définitive le conflit israélo-palestinien d´ici à 2005 et fixe à cet effet des étapes et un calendrier précis d´exécution de mesures réciproques à adopter par les deux parties.