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Débat général J+2 : G. Schröder prone le renforcement du rôle de l'ONU en Iraq et de son "monopole" du recours à la force

Débat général J+2 : G. Schröder prone le renforcement du rôle de l'ONU en Iraq et de son "monopole" du recours à la force

Le chancelier allemand, Gerhard Schröder, s'adressant à l'Assemblée générale ce matin a appelé à renforcer le rôle de l'ONU en Iraq, une opinion partagée par d'autres intervenants, et à conforter le "monopole" de l'organisation en matière de recours à la force.

Le chancelier allemand, Gerhard Schröder, s'adressant à l'Assemblée générale ce matin a appelé à renforcer le rôle de l'ONU en Iraq, une opinion partagée par d'autres intervenants, et à conforter le monopole de l'organisation en matière de recours à la force.

"Seules les Nations Unies peuvent garantir la légitimité indispensable pour que le peuple iraquien puisse rapidement reconstruire son pays sous l'égide d'un gouvernement indépendant et représentatif", a déclaré aujourd'hui le chancelier allemand dans le cadre du débat général qui rassemble depuis hier chefs d'Etat et de gouvernement venus de tous les coins de la planète.

Affirmant que "les nouvelles menaces - qu'aucun pays au monde ne peut seul réellement contrecarrer - rendent la coopération internationale plus cruciale que jamais", il a estimé qu'il fallait "renforcer le monopole du recours à la force que détenait l'ONU" en s'engageant dans une politique de prévention tous azimuts.

Le Président de l'Algérie, Abdelaziz Bouteflika, avait auparavant lui aussi affirmé que seule l'ONU pourrait "accompagner en toute légitimité et avec efficacité la mise en place des institutions et de la reconstruction du pays", tout en insistant sur les "dangers" que faisait courir "une mise à l'écart de notre organisation dans la conduite des affaires du monde."

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, il a demandé qu'une "clarification" soit apportée par le projet en préparation de Convention globale contre le terrorisme "de façon à ne pas porter préjudice aux luttes de libération et au droit légitime des peuples à l'autodétermination."

Pour le Président Bouteflika, comme pour un autre chef d'Etat, le Président du Pakistan (en anglais), Pervez Musharraf, qui lui a succédé à la tribune aujourd'hui, il est essentiel de mettre fin à l'amalgame entre le terrorisme et l'Islam. "De nombreux musulmans pensent que leur religion est diabolisée" tandis que "l'Ouest perçoit le monde islamique comme instable, hostile et enclin à attaquer l'Ouest", a déclaré M. Musharraf qui a affirmé que "le choc des civilisations était une mascarade" et s'est déclaré favorable à une stratégie de "modération éclairée" qui placerait les nations musulmanes face à leurs responsibilités en leur demandant notamment d'éliminer l'extrémisme et requerrait des pays développés occidentaux de "cesser d'associer le terrorisme à l'Islam."

Le Président pakistanais a appelé comme d'autres avant et après lui à trouver un consensus sur la question iraquienne. "L'Iraq ne peut rester une plaie béante", a-t-il fait valoir tandis que le Président du Mexique (en espagnol), Vincente Fox, indiquait que son pays prenait une part active, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, aux négociations sur les résolutions sur l'Iraq avec comme objectif premier la restauration de la souveraineté iraquienne.

Avec le soutien à l'ONU et à la réforme annoncée, le multéralisme a été un des mots-clé des débats de la journée, les uns comme le ministre des Affaires étrangères de la Chine (en anglais) plaidant pour son renforcement avec pour objectif une multipolarité du monde, d'autres comme le Président du Burundi, Domitien Ndayizeye, le considérant comme le "socle commun" ou encore la "seule alternative" selon l'expression du Président de la Serbie-Monténégro (en anglais), Svetozar Marovic.

Quant au Président du Sénégal, Abdoulaye Wade, il s'est fait l'écho de tous ceux qui ont dénoncé le déséquilibre des échanges commerciaux internationaux, jugés défavorables aux pays en développement et en particulier aux pays africains, en annonçant le tenue tous les deux ans à Dakar d'un Davos agricole qui s'efforcera de trouver une alternative aux systèmes commerciaux actuellement en vigueur.

Se sont également exprimés les présidents du Ghana (en anglais), du Mozambique (en anglais), de l'Estonie (en anglais), de l'Equateur (en espagnol), de l'ex-République yougoslave de Macédoine (en anglais), de l'Ukraine (en anglais), de la République démocratique du Congo, de la République de Guinée équatoriale (en espagnol), le Vice-Président de Bolivie (en espagnol), la Vice-Présidente du Costa Rica (en espagnol) , les Premiers Ministres du Royaume du Lesotho (en anglais), de Tuvalu (en anglais), de la République de Maurice (en anglais), de la République d'Azerbaïdjan (en anglais), les Ministres des affaires étrangères de l'Australie (en anglais), du Danemark (en anglais), du Liban et de la Roumanie.

Lors de la journée ouvrant le débat général, hier, près de 80 intervenants dont les Présidents américain et français et les Premiers ministres italien et espagnol, ont pris position sur les grandes questions qui préoccupent actuellement la communauté internationale, à savoir principalement le terrorisme, le choix des moyens visant à le combattre et la réforme radicale de l'ONU réclamée par le Secrétaire général.

image Retransmission du débat général*