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L'ONU pourrait renforcer sa présence en Iraq

L'ONU pourrait renforcer sa présence en Iraq

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Insistant pour qu'un calendrier précis des étapes conduisant à un rétablissement de la souveraineté nationale soit rapidement présenté aux Iraquiens, le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, envisage, dans un rapport rendu public, de renforcer la présence de l'ONU en Iraq par la création d'une Mission d'assistance dont l'effectif dépasserait les 300 personnes.

"Il importe de présenter aux Iraquiens un calendrier précis des étapes à franchir jusqu'au plein rétablissement de la souveraineté nationale", déclare Kofi Annan dans un premier rapport sur les activités du Représentant spécial de l'ONU pour l'Iraq, Sergio Vieira de Mello, au cours des deux mois écoulés.

Il y salue à nouveau "la création récente du Conseil de gouvernement" iraquien. "Compte tenu des circonstances en Iraq", a-t-il affirmé ce matin au siège de l'ONU à New York à l'intention de journalistes, "c'est la meilleure façon d'aborder la question." "J'espère que le Conseil de sécurité va lui apporter son soutien", a-t-il ajouté.

Le rapport, qui sera présenté demain au Conseil de sécurité lors d'une réunion à laquelle devraient participer M. Sergio Vieira de Mello et une délégation iraquienne, énumère les activités dans lesquelles l'ONU prévoit de s'investir d'ici à la fin 2003 que ce soit la promotion d'une création nationale indépendante pour les droits de l'homme, le rétablissement des tribunaux ou encore la création d'un centre national des médias.

Elle pourrait également avoir à s'impliquer dans l'organisation d'élections, les processus constitutionnels, la réforme des forces de police, de l'administration, la démobilisation et la réinsertion d'anciens soldats et dans l'élaboration de stratégies de relèvement économique, des domaines où "l'ONU a acquis une expérience considérable", souligne Kofi Annan.

Il insiste également sur l'importance de la dimension régionale, "l'Iraq ne pouvant être considéré isolément", et recommande de définir un modus operandi incluant les pays voisins comme cela a été fait pour l'Afghanistan en 2002.

Dans la perspective de la tenue d'élections nationales, il est précisé dans le rapport que M. Vieira de Mello a proposé à l'Autorité de coalition de commencer rapidement à dresser les listes électorales de façon à montrer que des mesures concrètes étaient prises. Une mission de l'ONU a été dépêchée en Iraq pour travailler à une évaluation des formules possibles pour l'établissement des listes et le processus électoral.

Pour ce faire, le Secrétaire général envisage de créer une Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Iraq doté d'un personnel civil de plus de 300 personnes dont plus de la moitié serait recrutée en Iraq. La mission s'appuierait sur les moyens et les structures du bureau du Coordonnateur pour les affaires humanitaires en Iraq qui fermerait. Le Coordonnateur, Ramiro Lopes da Silva vient d'être nommé par le Secrétaire général, coordonnateur résident et Représentant spécial adjoint pour l'Iraq.

Rappelant par ailleurs que la résolution 1483 avait invité à "oeuvrer sans relâche" avec les autres parties concernées à la création et au rétablissement d'institutions nationales et locales permettant la mise en place d'un gouvernement représentatif, le rapport fait état des contacts pris, au cours des deux derniers mois, par le Secrétaire général et son Représentant spécial pour l'Iraq, Sergio Vieira de Mello avec les dirigeants politiques des pays de la région et en ce qui concerne M. Vieira de Mello, avec de très nombreux représentants des différentes composantes de la société iraquienne.

Ces entretiens ont fait ressortir des thèmes communs dont une "revendication quasi universelle d'un rétablissement rapide de la souveraineté", un autre étant "que la démocratie ne saurait être imposée de l'extérieur." L'insécurité est également revenue de façon récurrente dans ces entretiens et "groupe après groupe" ont exprimé leurs doléances à l'égard de la "précarité et, selon certains, la détérioration" de la sécurité.

"Si, d'un côté, de nombreux Iraquiens se sont montrés ouvertement critiques à l'égard de certains aspects de l'action passée de l'ONU en Iraq, de l'autre, ils ont exprimé leur gratitude pour son activité humanitaire actuelle et souligné l'importance qu'ils attachent à ce que l'ONU joue un rôle actif, notamment en facilitant et en appuyant la transition politique. Tous ont dit considérer que la participation de l'ONU était essentielle pour assurer la légitimité du processus politique", est-il indiqué dans le rapport.

Enfin pour les organismes de l'ONU, il s'agit d'une "phase de transition" entre l'activité humanitaire et "de plus en plus à des activités de reconstruction et de développement" qui devrait réellement démarrer en 2004, selon le rapport.

"Je considère comme primordiale la nécessité d'assurer l'indépendance du rôle des Nations Unies, comme le veut la résolution 1483 (2003). La légitimité et l'impartialité de l'Organisation des Nations Unies sont en effet des avantages considérables à mettre au service du peuple iraquien", affirme le Secrétaire général dans ses conclusions.