Appel aux Israéliens et aux Palestiniens pour qu'ils choisissent la paix, ce matin au Conseil de sécurité

Insistant sur le fait que la situation au Moyen-Orient avait atteint le point critique où elle pouvait basculer soit dans une résurgence de violence ou au contraire dans « la promesse de la paix », un responsable de l'ONU qui informait ce matin le Conseil de sécurité sur les derniers développements de la crise israélo-palestinienne, a exhorté les Israéliens et les Palestiniens à choisir la route de la paix et souhaité que la réunion du Quatuor, le 22 juin en Jordanie, permette de relancer le processus de paix.
« Nous sommes au point où la promesse de la paix ou la résurgence de la violence va déterminer le cours du processus politique dans les semaines et les mois à venir », a observé le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l'ONU, Kieran Prendergast, dans le cadre de son compte-rendu mensuel au Conseil de sécurité.
« Nous avons tous senti que la conjonction d'une série de prises de position rapides favorables à la Feuille de route et du succès du Sommet d'Aqaba créait les conditions d'un réel changement de la dynamique politique », a indiqué M. Prendergast avant de déplorer l'éruption de violence suivie du ré-enclenchement de la « spirale familière de la violence, de la contre-violence et de la vengeance » qui a fait 67 morts palestiniennes et 26 israéliennes depuis le 19 mai dernier.
Il a estimé que « dans ces circonstances, la communauté internationale avait la responsabilité de faire tout ce qui était en son pouvoir pour aider les parties à rester sur la voie qu'elles s'étaient fixée à Aqaba. »
« Soyons clair. Rester à bord est leur seul choix. L'alternative n'en est pas une », a-t-il déclaré.
M. Prendergast a notamment estimé qu'il fallait que la communauté internationale et l'ONU apportent leur soutien au Premier ministre palestinien Abbas et à son Ministre pour la sécurité intérieure Dahlan qui sont tenus par la première phase de la Feuille de route d'arrêter les groupes qui conduisent des attaques violentes contre Israël.
Il a rappelé que le Secrétaire général avait condamné inlassablement ces attaques terroristes palestiniennes, les jugeant « moralement répréhensibles » et préjudiciables au processus de paix.
De la même façon, Kofi Annan a, à plusieurs reprises, demandé au Gouvernement d'Israël de cesser immédiatement ses exécutions extra-judiciaires, le recours disproportionné à la force dans les zones peuplées par des civils, d'interrompre ses mesures de châtiment collectif, notamment les démolitions de maisons et les couvre-feus, a-t-il rappelé.
Le Secrétaire général adjoint a insisté sur la nécessité de mettre fin au bouclage par Israël des territoires palestiniens, principale cause, selon lui, de la crise humanitaire qui a empiré depuis son dernier compte-rendu. « Si l'on veut que l'Autorité palestinienne mette en place des institutions dignes de ce nom et qu'elle gagne le soutien de la population palestinienne, il faut mettre fin au bouclage », a-t-il déclaré, ajoutant qu'il avait été partiellement levé aujourd'hui, le personnel humanitaire international pouvant à nouveau franchir le point de passage d'Erez et les Palestiniens pouvant franchir la frontière avec l'Egypte à Rafah.
La réunion du Quatuor ayant élaboré la Feuille de route, à savoir les États-Unis, la Fédération de Russie, l'ONU et l'Union européenne, qui est prévue le 22 juin en Jordanie, constituera « une opportunité pour le Quatuor de discuter des prochaines mesures à prendre pour relancer le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens », a-t-il conclu.
La Feuille de route est le plan de paix en trois étapes qui fixe pour objectif la création d'un Etat palestinien co-existant pacifiquement avec Israël.