Kofi Annan demande qu'une force internationale soit déployée d'urgence au Congo-Kinshasa

Alors qu'un cessez-le-feu a été signé aujourd'hui à Dar es-Salaam, en Tanzanie, entre le Président de la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles et qu'aucun combat n'était signalé à Bunia, le Secrétaire général de l'ONU a demandé au Conseil de sécurité d'y déployer rapidement une force multinationale.

"Au regard de l'aggravation probable de la situation et de ses conséquences humanitaires", Kofi Annan a demandé, aujourd'hui, dans une lettre adressée au Président du Conseil de sécurité, que "le Conseil étudie de toute urgence sa proposition relative au déploiement rapide d'une Force multinationale bien équipée dirigée par un Etat membre". La Force serait créée au titre du chapitre VII de la Charte de l'ONU, qui autorise le recours à la force en cas d'agression.

Déployée pour une période limitée, la Force permettrait à l'ONU de renforcer sa présence sur place. "Il faut que la communauté internationale mène une action décisive. Les efforts de tous peuvent écarter la menace de catastrophe humanitaire qui plane sur Bunia", a précisé le Secrétaire général.

Le Président du Conseil pour le mois de mai, Munir Akram du Pakistan, a confirmé dans une déclaration à la presse que "la recherche de contributeurs de troupes se poursuivait de façon satisfaisante et que plusieurs Etats membres avaient répondu généreusement en offrant des troupes et un soutien logistique et financier".

Le Conseil s'est par ailleurs réuni aujourd'hui à huis clos pour débattre de la situation en RDC. A cette occasion, le chef du Département des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Jean-Marie Guéhenno, faisant le point sur les derniers événements dans le pays, a qualifié la situation dans ce pays d'"incertaine".

La trêve des combats à Bunia a permis au personnel humanitaire d'intensifier ses activités sur place. "Le personnel congolais de la Croix Rouge ramasse les morts dans les rues", a précisé un porte-parole de l'ONU.