Le Représentant de l'ONU pour la R.D. du Congo alerté sur la « situation explosive » du Nord-Katanga
Sur ses entretiens avec le Président rwandais, Paul Kagame, le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la RDC a précisé, selon le communiqué publié aujourd'hui par la MONUC, la Mission de l'ONU dans le pays, que sa visite à Kigali s'inscrivait dans le cadre de « contacts réguliers dans la sous-région. »
Les discussions avec le Président Kagame que M. Swing a qualifiées d' « assez fructueuses » ont porté, a-t-il dit, sur « les nouvelles mesures de confiance envisageables afin d'améliorer l'atmosphère dans la sous-région et permettre la tenue de la conférence internationale sur les Grands Lacs en juin 2004. »
« Nous avons aussi longuement discuté de la question des groupes armés étrangers présents dans l'Est de la RDC - ex-FAR et Interahamwe - de ce qu'il faut faire pour qu'ils quittent cette partie du pays, surtout avant les élections », a précisé l'envoyé de l'ONU.
A une question concernant les assertions des autorités congolaises « qui continuent de dénoncer la présence de militaires rwandais sur le sol congolais », M. Swing a répondu que la MONUC recevait beaucoup de rapports sur la présence de groupes armés dans le pays, qu'elle essayait d'enquêter mais qu'il n'avait pas de résultats à communiquer à ce jour.
En revanche, il a insisté sur l'urgence qu'il y avait à démarrer le processus de désarmement-réinsertion des combattants, soulignant que « l'assistance financière de la Banque mondiale est déjà là ainsi que celle du PNUD et de la MONUC » et que « l'on assiste à la volonté de certains combattants de se laisser désarmer, d'être démobilisés. Ils veulent (...) suivre une formation pouvant les conduire à une carrière civile. Il est urgent que soit mis sur pied ce genre de programme le plus vite possible pour ceux qui veulent contribuer à la reconstruction du pays », a indiqué M. Swing.
Aux questions concernant la « situation explosive qui règne pour le moment dans le nord du Katanga où les groupes armés opèrent des exactions de toutes sortes sur la population » et sur les cas d'anthropophagie qui s'y dérouleraient, le Représentant spécial a répondu en indiquant que sa visite lui permettait de se faire une idée plus précise de la situation.
Il a affirmé que la MONUC allait faire en sorte d'être plus présente aux endroits qui ont été signalés, Malemba-Nkulu, Ankoro, Manono et Kabalo, « dans un très proche avenir. »
Cependant « même un nouveau mandat et 10 800 hommes de troupes ne suffisent pas pour être partout à la fois » a fait remarquer M. Swing. « Nous avons dû réduire l'espace de déploiement de nos troupes parce que le pays est vaste alors que le nombre de nos troupes est limité. »
Evoquant les difficultés rencontrées par la MONUC, il a indiqué qu'elle rencontrait « des problèmes d'accès de tous les côtés » citant le cas de Goma « où l'on nous a empêchés de vérifier la présence des troupes étrangères. »
« Ici, ce n'était pas possible parce que les autorités militaires sur place ont dit que nous ne pouvions pas faire des inspections ; nous avons protesté contre cela dans un communiqué de presse», a ajouté M. Swing.