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Libye : l'ONU très préoccupée par situation humanitaire à Misrata

Libye : l'ONU très préoccupée par situation humanitaire à Misrata

Un groupe de Soudanais fuyant la Libye se protègent du froid à la frontière avec l'Egypte.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, ont exprimé mercredi leur profonde préoccupation concernant la situation humanitaire catastrophique à Misrata, en Libye, et ont appelé à la cessation des hostilités.

« Le Secrétaire général est profondément préoccupé par la dégradation de la situation humanitaire à laquelle sont confrontés les civils dans les villes de Libye attaquées militairement, dont Misrata, Brega et Zintan », a dit son porte-parole dans un communiqué publié mercredi soir. « Les conditions à Misrata sont particulièrement graves, alors que des armes lourdes seraient utilisées pour attaquer la ville, où la population est coincée et incapable, en raison des tirs à l’arme lourde qui durent depuis plusieurs semaines, de recevoir des fournitures de base, y compris de l’eau potable, de la nourriture et des médicaments. »

« Le Secrétaire général réitère son appel urgent à une cessation immédiate de l’usage aveugle de la force militaire contre la population civile et à garantir un plein accès à l’assistance humanitaire », a ajouté le porte-parole. « Il appelle aussi, une fois encore, le gouvernement de Libye à respecter la résolution 1973 du Conseil de sécurité, qui demande l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu et la fin des violences et des attaques armées contre les civils. Le Secrétaire général rappelle à toutes les parties concernées que ceux qui sont responsables de tels bus peuvent et seront tenus pour responsables de leurs actes. »

Misrata, une ville de 300.000 habitants, est le théâtre de combats depuis plus de 40 jours avec des centaines de morts et de blessés. Des milliers de personnes sont bloquées dans la ville, y compris des ressortissants de pays tiers, des réfugiés et des Libyens, qui veulent quitter la ville mais sont incapables de le faire aussi longtemps que les hostilités se poursuivent. Ils sont à court de nourriture, d'eau, de médicaments, d'électricité et d'autres fournitures de base.

« Nous sommes très préoccupés par les personnes piégées dans Misrata, y compris les travailleurs migrants. En raison des combats, elles sont incapables de quitter la ville pour des lieux plus sûrs », a dit Mme Amos dans un communiqué. « Nous avons besoin d'une cessation temporaire des hostilités dans la région de façon à ce que les gens puissent se mettre, eux et leurs familles, hors de danger, s'ils choisissent de le faire".

Selon la Secrétaire générale adjointe, "la situation sur le terrain est critique pour un grand nombre de personnes qui ont un besoin urgent de nourriture, d'eau potable et d'aide médicale d'urgence ». « Les Nations Unies ont des fournitures toutes prêtes et une cessation temporaire des hostilités permettrait de les distribuer aux personnes qui en ont désespérément besoin, » a-t-elle ajouté.

Plus tôt, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) avait tiré la sonnette d'alarme sur la situation humanitaire en Libye et sur la nécessité d'accéder aux populations coincées par les affrontements entre les insurgés et les forces loyales au dirigeant libyen, Mouammar Qadhafi.

« Les combats continuent en Libye et la situation humanitaire dans les zones les plus affectées par le conflit continuent de se détériorer. Alors que l'accès à l'information reste limité, la communauté humanitaire est extrêmement inquiète sur la protection des civils y compris les violences basées sur le genre, les mines et les violations des droits de l'homme », a indiqué mercredi OCHA.

« Il y a un besoin urgent pour plus d'accès et de réponse humanitaire, d'intervention dans les zones de conflit au nord-ouest de la Libye et particulièrement à Misrata », poursuit le communiqué.

Le nombre de personnes ayant fui la Libye s'élève désormais à près de 450.000. Selon OCHA, les déplacements à l'intérieur de la Libye sont source d'une grande inquiétude pour la communauté humanitaire. Environ 13.500 personnes restent coincées aux frontières de la Libye avec la Tunisie, l'Egypte, le Niger et l'Algérie.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires continuent leurs opérations à la frontière entre l'Egypte et la Libye. Dans le camp de transit de Saloum, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) fournit de l'eau potable et gère des structures d'assainissement. Le Programme alimentaire mondial (PAM) assure pour sa part l'acheminement de l'aide humanitaire de l'Egypte vers la ville de Benghazi, en Libye, qui est contrôlée par les insurgés.

Des mines ont été disposées dans le pays, a indiqué OCHA, soulignant que les engins non explosés ou les armes abandonnées constituent des risques pour les civils. « Il y a un besoin d'effectuer des campagnes de communication pour informer les populations sur les dangers des mines et des engins explosifs abandonnés », conclut le Bureau de coordination.