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Nagoya : un traité international sur le partage des ressources génétiques

Nagoya : un traité international sur le partage des ressources génétiques

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Après près de vingt années de discussions et de débats, les gouvernements du monde entier ont trouvé un accord vendredi sur un nouveau traité international destiné à gérer les ressources génétiques de la planète de manière plus juste et plus systématique.

L'accord pour la création d'un régime international organisant l'accès et le partage des avantages tirés des ressources génétiques (ABS) est intervenu au dernier jour de la 10ème conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique, organisée à Nagoya, au Japon.

Le traité prend la forme d'un protocole additionnel à la Convention et fixe les règles de base sur la manière dont les nations peuvent collaborer pour tirer des ressources génétiques de la recherche scientifique sur les animaux, les plantes et les champignons.

Il décrit également comment les avantages découlant de la transformation d'une avancée scientifique en produit commercial ou pharmaceutique - par exemple, l'utilisation de la génétique d'une plante pour un produit cosmétique ou un médicament- sont partagées entre les pays et les communautés qui ont conservé et géré cette ressource, souvent depuis des millénaires.

« C'est un jour à célébrer, parce qu'il apporte une réponse nouvelle et innovante à l'appauvrissement alarmant de la biodiversité et des écosystèmes. Et c'est un jour à célébrer, pour les opportunités qu'il crée pour sauver la vie et les moyens de subsistance, pour lutter aussi contre la pauvreté et assurer un développement durable de la planète », s'est réjoui le Directeur du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et administrateur de la Convention sur diversité biologique, Achim Steiner.

« C'est aussi un moment important pour l'ONU et les Etats membres qui montrent leur capacité à mettre de côté leurs différences qui trop souvent divisent, au profit de l'intérêt commun qui unit les peuples et les nations. Je félicite tous les gouvernements qui ont entériné une nouvelle approche de la gestion plus intelligente de la vie sur Terre », a-t-il ajouté.

Le nouveau protocole de Nagoya sur les ABS établit une série de règles sur le partage des bénéfices génétiques de la biodiversité. Il aborde également la question des savoirs traditionnels et des agents pathogènes. Par exemple, comment les pays développés peuvent, dans des situations d'urgence, obtenir un virus de la grippe afin de travailler le plus rapidement possible sur la souche de ce virus et développer un vaccin pour contrer une éventuelle épidémie susceptible de devenir mondiale.

Le protocole appelle aussi les gouvernements à commencer à envisager les compensations qui pourraient être offertes aux pays en développement pour le matériel génétique qui a pu être collectés il y a des années, des décennies ou des siècles, s'il est exploité dans le futur à des fins médicales ou commerciales ou pour la création de nouvelles variétés de cultures.

Parmi les options proposées, figure notamment le versement d'une partie des bénéfices réalisés dans un fonds spécial réservé aux pays en développement, pour qu'ils puissent, par exemple, développer leurs moyens de conservation ou de recherche scientifique.