Conseil de sécurité : le Haut-Représentant pour la Bosnie-Herzégovine met en garde contre le nationalisme
Venu présenter, lors d’une séance du Conseil, son rapport semestriel, M. Lajčák, qui est également Représentant spécial de l’Union européenne pour la Bosnie-Herzégovine, a dressé le bilan de la situation, depuis novembre 2007, dans cet État d’Europe du Sud composé de deux Entités: la Fédération de Bosnie et Herzégovine et la République serbe de Bosnie ou Republika Srpska.
Le Haut Représentant a fait état d’une amélioration significative du climat dans le pays, encore en pleine crise politique il y a à peine six mois.
Mais à l’issue d’intenses négociations avec les dirigeants des partis au pouvoir, il a été possible de conclure un accord sur les modifications à apporter aux procédures de vote au Parlement et au Conseil des ministres, s’est félicité le Haut Représentant.
En outre, la Bosnie-Herzégovine est actuellement sur le point de parapher l’Accord de stabilisation et d’association avec l’Union européenne et se rapproche d’une adhésion à l’OTAN. Toutefois, a-t-il souligné, la réforme de la police nationale constituait aux yeux de l’Union européenne une exigence préalable à toute signature.
A la suite de la déclaration d’indépendance du Kosovo, les dirigeants du parti au pouvoir en Republika Srpska -l’Alliance des démocrates sociaux indépendants- ont préconisé de transformer la Bosnie-Herzégovine en une fédération et revendiquent le droit de l’entité, prétendument fondé sur la Charte des Nations Unies, à une autodétermination, par référendum, pouvant aller jusqu’à la sécession.
La possibilité d'une sécession unilatérale de la Republika Srpska a été rejetée par le Comité directeur et le Haut Représentant, qui a rappelé aujourd’hui que les entités de la Bosnie-Herzégovine n’ont nullement le droit de faire sécession.
Présent lors de cette séance, le représentant de la Serbie a assuré que celle-ci respectait pleinement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine, garanties par les Accords de paix de Dayton.
Cet incident, de même que les manifestations d’extrémisme suscitées par l’indépendance du Kosovo, rappellent au besoin, a prévenu M. Lajčák, que « l’Union européenne n’est pas seule sur scène et que le nationalisme risque d’alimenter des déclarations incendiaires, susceptibles de faire dérailler à long terme le processus d’intégration européenne ».
Parvenir dans les meilleurs délais à un consensus sur la réforme constitutionnelle serait certainement une mesure de nature à prévenir une telle situation, a-t-il affirmé.