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L&#39alimentation, un droit fondamental qui échappe à 854 millions de personnes dans le monde

L&#39alimentation, un droit fondamental qui échappe à 854 millions de personnes dans le monde

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A l&#39occasion de la Journée mondiale de l&#39alimentation, le Secrétaire général a rappelé que le droit à l&#39alimentation, inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l&#39homme, ne profite pas à 854 millions de personnes dans le monde, un chiffre en progression ces dernières années.

« C'est pour cela que le droit à l'alimentation a été choisi comme thème de la Journée mondiale de l'alimentation cette année », a déclaré Ban Ki-moon dans un message publié aujourd'hui. « Nous devons faire entendre la voix de 854 millions de personnes. Nous devons travailler pour défendre leur droit humain fondamental », a-t-il souligné.

La planète dispose de suffisamment de ressources pour nourrir l'ensemble de la population, a indiqué l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Pourtant, le premier Objectif du Millénaire pour le développement, qui vise à éradiquer l'extrême pauvreté et la faim, est loin d'être atteint.

« La reconnaissance du droit humain à l'alimentation impose aux Etats l'obligation de respecter, protéger et faciliter ? et fournir si besoin est - l'accès à l'alimentation », a affirmé la Haut Commissaire aux droits de l'homme Louise Arbour dans un communiqué publié à Genève.

Elle a rappelé que les droits de l'homme étaient indivisibles et que le droit à l'alimentation était essentiel pour jouir des autres droits. Adopter une approche qui privilégie les droits de l'homme dans leur ensemble est donc nécessaire pour assurer la sécurité alimentaire et permettre aux personnes de « tenir leur gouvernement pour responsable ».

Par ailleurs Jean Ziegler, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l'alimentation, a parlé de « l'incohérence » des Etats dans un communiqué publié aujourd'hui. Alors que de nombreux Etats ont reconnu le droit à l'alimentation, et que beaucoup ont ratifié la Convention sur les droits de l'enfant, ils ont adopté des politiques commerciales qui auront des conséquences négatives sur le respect des droits humains dans d'autres pays, a-t-il dénoncé.

Par ailleurs, le Rapporteur a qualifié la conversion du maïs, du blé, du sucre et de l'huile de palme en combustibles de « recette pour un désastre ». Le risque de concurrence entre combustible et alimentation laissera les pauvres et les affamés « à la merci des prix croissants de l'alimentation, de la terre et de l'eau ».

Jean Ziegler a appelé à ce que le droit à l'alimentation soit respecté « par toutes les organisations intergouvernementales et par tous les acteurs non-étatiques, y compris les entreprises transnationales ».