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Un monde exempt d'armes nucléaires requiert un dialogue et une coopération internationale renouvelée, selon l'ONU

Sculpture représentant Saint George terrassant un dragon. Le dragon a été créé à partir de fragments de missiles nucléaires soviétiques SS-20 et américains Pershing.
Photo : ONU/Milton Grant
Sculpture représentant Saint George terrassant un dragon. Le dragon a été créé à partir de fragments de missiles nucléaires soviétiques SS-20 et américains Pershing.

Un monde exempt d'armes nucléaires requiert un dialogue et une coopération internationale renouvelée, selon l'ONU

A l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires, le Secrétaire général de l 'ONU, António Guterres, a rappelé mardi que chaque Etat a la responsabilité de contribuer à l'élimination de ces armes destructrices.

« Nous savons que les conséquences horribles humanitaires et environnementales de l'utilisation des armes nucléaires dépassent les frontières nationales », a déclaré M. Guterres dans un message prononcé à l'occasion de la Journée (26 septembre). « Ainsi, chaque État a le droit d'exiger l'élimination de ces armes singulièrement destructrices ».

Depuis plus de 70 ans, le désarmement nucléaire a été un objectif de principe pour les Nations Unies, « depuis la première résolution de l'Assemblée générale jusqu'au Traité sur l'interdiction des armes nucléaires récemment négocié », a dit le Secrétaire général. « Le seul monde qui est à l'abri de l'utilisation d'armes nucléaires est un monde complètement exempt d'armes nucléaires », a -t-il ajouté.

Selon M. Guterres, l'objectif d'un monde exempt d'armes nucléaire est universellement respecté, mais il a tardé à faire face à de nombreux défis.

« La République populaire démocratique de Corée a mené une série d'essais nucléaires et (de tirs) de missiles provocateurs, augmentant les tensions et mettant en évidence les dangers de la prolifération », a déploré le chef de l'ONU, qui a de nouveau condamné sans équivoque les dernières actions de Pyongyang. A cet égard, M. Guterres a salué « l'action ferme » du Conseil de sécurité face aux actes de la Corée du Nord ainsi que son désir d'une solution pacifique, diplomatique et politique.

« Je reconnais les efforts importants que les États dotés d'armes nucléaires - en particulier la Fédération de Russie et les États-Unis - ont fait dans le passé pour réduire leurs arsenaux et le rôle des armes nucléaires dans leur sécurité », a dit le Secrétaire général. « Cependant, des campagnes coûteuses de modernisation, combinées à l'absence de réductions d'arsenal planifiées au-delà du traité 'New Start', rendent difficile de voir comment le désarmement peut progresser », a-t-il ajouté.

Pour M. Guterres, des « fissures profondes entre les États » demeurent sur la façon de parvenir au désarmement nucléaire. « La stagnation de deux décennies à la Conférence du désarmement a exacerbé ces fissures », a-t-il déploré.

Le Secrétaire général a souligné que le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires renforcera les normes contre les armes nucléaires. « En allant au-delà du développement des normes, nous avons besoin d'un dialogue inclusif, d'une coopération internationale renouvelée et surtout de mesures pratiques pour le désarmement nucléaire irréversible, vérifiable et universel », a-t-il dit, précisant que de multiples chemins existent pour parvenir à un monde exempt d'armes nucléaires.

« Les États possédant des armes nucléaires ont la responsabilité particulière de mener en prenant des mesures concrètes, y compris celles convenues lors de diverses conférences d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires », a déclaré M. Guterres. « Mais, un monde exempt d'armes nucléaires est une vision globale qui nécessite une réponse globale », a-t-il souligné, rappelant que l'ONU est disposée à travailler avec chacun des Etats pour parvenir à cet objectif.