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Côte d'Ivoire : le Conseil de sécurité préoccupé par les retards dans la mise en oeuvre de la feuille de route

Côte d'Ivoire : le Conseil de sécurité préoccupé par les retards dans la mise en oeuvre de la feuille de route

Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité a réitéré aujourd'hui sa "vive préoccupation" face aux retards "considérables" dans la mise en oeuvre de la feuille de route qui doit conduire à la tenue d'élections en octobre prochain, brandissant de nouveau la menace de "sanctions ciblées" à l'égard de ceux qui entravent la mise en oeuvre du processus de paix.

« De nombreuses tâches essentielles de la feuille de route établie par le Groupe de Travail International (GTI) doivent encore être exécutées », a affirmé aujourd'hui le Conseil de sécurité, par la voie d'une déclaration présidentielle.

Prononcée par le président du Conseil pour le mois de mai, Basile Ikouebe de la République du Congo, la déclaration a invité le Premier ministre Charles Konan Banny et son gouvernement à « prendre immédiatement (...) toutes les mesures nécessaires à l'accélération de la mise en oeuvre de la feuille de route, en particulier les opérations de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) et d'identification, le redéploiement de l'administration sur l'ensemble du territoire et la réunification du pays.

Le Conseil de sécurité a toutefois salué un « premier pas dans la mise en oeuvre du processus de paix », avec le « lancement de premières opérations pilote d'audiences foraines dans sept sites, notamment à Abidjan, au sud et au nord du pays ».

Il a salué également les discussions engagées par les états-majors des Forces Armées Nationales de Côte d'Ivoire (FANCI) et des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) en vue d'initier sans délai le programme de DDR.

Le Conseil de sécurité a exhorté toutes les parties ivoiriennes, y compris les états-majors des FANCI et des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN), à « coopérer étroitement avec le Premier ministre, en vue de garantir les conditions indispensables à la tenue d'élections libres, ouvertes, justes et transparentes au 31 octobre 2006 au plus tard ».

Exprimant son « plein soutien au Groupe de Travail International (GTI) », dont il a endossé son « septième communiqué final en date du 19 mai 2006 », le Conseil de sécurité a demandé au GTI de lui « rendre compte dès que possible de son évaluation de la mise en oeuvre de la feuille de route ».

Sur le plan sécuritaire, le Conseil de sécurité a condamné « avec la plus grande fermeté les actes de violence perpétrés contre les populations civiles, les dirigeants politiques ivoiriens et les forces impartiales », exigeant « de toutes les parties ivoiriennes qu'elles s'abstiennent de tout appel à la haine et à la violence » et mettant « en garde toutes les parties ivoiriennes à cet égard ».

Le Conseil de sécurité a demandé aux autorités ivoiriennes de « prendre sans délai toutes les mesures nécessaires afin que les auteurs de violences soient identifiés et punis et de tenir le GTI et le Secrétaire général informés à ce sujet, et, en étroite liaison avec l'ONUCI, de veiller à ce que l'indépendance et la neutralité de la Radio-Télévision Ivoirienne (RTI) soient pleinement garanties ».

Le Conseil de sécurité souligne par ailleurs que « des sanctions ciblées seront imposées contre les personnes, désignées par le Comité établi par l'article 14 de la résolution 1572 (2004), qui font, entre autres choses, obstacle à la mise en oeuvre du processus de paix, y compris en attaquant ou en faisant obstacle à l'action de l'ONUCI, des forces françaises qui la soutiennent, du Haut Représentant pour les élections ou du GTI, ou qui incitent publiquement à la haine et à la violence », conformément à la résolution 1572 (2004) et à la résolution 1643 (2005).

Le Comité des sanctions sur la Côte d'Ivoire avait annoncé le 7 février dernier l'entrée en vigueur de sanctions individuelles - interdiction de voyager et gel des avoirs - imposées à trois responsables ivoiriens accusés de menacer le processus de paix dans le pays et prévues par la résolution 1572 (dépêche du 07.04.06).

La liste établie par le Comité du Conseil de sécurité visait Charles Blé Goudé, dirigeant du mouvement des « Jeunes patriotes », partisans du président Gbagbo, et Eugène Djué, l'un des chefs des « Jeunes patriotes », ainsi que Martin Fofié Kouakou, commandant des Forces nouvelles (FN).

Le Conseil de sécurité était saisi du dernier rapport du Secrétaire général sur l'ONUCI.

image? Retransmission de la séance du Conseil de sécurité[7mins]