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Darfour : Lakhdar Brahimi et Hedi Annabi arrivés à Khartoum

Darfour : Lakhdar Brahimi et Hedi Annabi arrivés à Khartoum

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L'Envoyé spécial du Secrétaire général, Lakhdar Brahimi, et le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Hedi Annabi, sont arrivés aujourd'hui à Khartoum avec pour mission de convaincre les autorités soudanaises d'accepter une mission d'évaluation pour le déploiement d'une force des Nations Unies au Darfour.

« Ils ont eu des réunions préliminaires. Ils ont rencontré le ministre adjoint des Affaires étrangères et des parlementaires ainsi que le chef de l'Union africaine au Soudan », a indiqué aujourd'hui le porte-parole du Secrétaire général, lors de son point de presse quotidien, à New York.

« Ils rencontreront demain et jeudi d'autres membres importants du gouvernement », a-t-il précisé.

Les deux envoyés de l'ONU ont pour mission de convaincre les autorités soudanaises d'accepter une mission d'évaluation pour le déploiement d'une opération de maintien de la paix au Darfour.

Le Conseil de sécurité avait adopté mardi dernier une résolution donnant une semaine au gouvernement du Soudan pour accepter une telle mission d'évaluation (dépêche du 16.05.06).

Les deux hommes doivent aussi discuter de l'application de l'accord de paix signé à Abuja le 5 mai dernier (dépêche du 19.05.06).

« Toutes les opérations de maintien de la paix sont basées sur un accord de paix ». « Pour qu'une opération réussisse, il faut le soutien de toutes les parties », a rappelé aujourd'hui Jean-marie Guéhenno, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, lors d'une rencontre avec la presse, à l'issue de consultations avec le Conseil de sécurité.

image ? Retransmission de la rencontre avec la presse [14mins]

« Si l'accord est solide ou pas, s'il est ambitieux ou non et s'il est soutenu ou pas par la populations, tels sont les facteurs qui déterminent quelle type de force sera envisagée », a-t-il encore rappelé aux journalistes.

« Nous avons été en contact avec plusieurs pays pour s'assurer de leurs possibles contributions à une mission de l'ONU au Darfour. Un certain nombre d'entre eux ont exprimé un certain intérêt », a fait savoir le Secrétaire général adjoint.

« Aucun pays ne prendra un engagement avant de savoir quel sera exactement le mandat de la force et avant d'avoir obtenu un soutien absolu du Conseil de sécurité », a-t-il précisé.

Deux options sont possibles pour le déploiement d'une force au Darfour, a expliqué de nouveau Jean-Marie Guéhenno (dépêche du 26.04.06).

Première option : « une force avec de nombreuses troupes mais une force statique ». « Cette option nécessitera une logistique considérable », a-t-il fait remarquer, s'inquiétant notamment des problèmes liés à l'eau. « Le Darfour est une région où il n'y a pas beaucoup d'eau. Il faudra s'assurer que les besoins en eau des troupes ne perturbent pas l'existence des populations qui ont déjà été perturbées de manière tragique », a-t-il dit.

Deuxième option : « une force avec peu de troupes, mais mobile ». « Cette deuxième option permettra une capacité de réaction rapide. Si on réagit rapidement, il y a une forte chance pour que le niveau de violence baisse », a estimé le Secrétaire général adjoint.

Répondant à une question sur le fait que le Secrétaire général s'était prononcé en faveur de la deuxième option, qui ferait appel aux pays riches dans la mesure où il faudra des équipements sophistiqués, Jean-Marie Guéhenno a répondu que les discussions du Conseil de sécurité n'en étaient pas encore à ce stade.