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H5N1 : adoption d'une stratégie mondiale pour lutter contre le virus de la grippe aviaire

H5N1 : adoption d'une stratégie mondiale pour lutter contre le virus de la grippe aviaire

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Les délégués réunis, depuis lundi à Genève, pour la première conférence internationale sur le virus H5N1 ont adopté aujourd'hui une stratégie mondiale visant à lutter contre la grippe aviaire et prévenir une pandémie de grippe humaine qui pourrait faire des millions de morts, indique l'agence des Nations Unies pour l'agriculture.

« Plus de 600 délégués - experts en santé, décideurs politiques, économistes et industriels -, venant de plus de 100 pays et réunis depuis deux trois jours à Genève, au siège de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sont tombés d'accord sur le fait qu'il fallait accroître les ressources financières pour lutter contre la grippe aviaire dans pays déjà affectés ainsi que dans les pays à risque, indique un communiqué de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), publié aujourd'hui.

« Le monde reconnaît que c'est un défi de santé publique majeur. L'OMS est prête à concentrer ses efforts pour réduire le risque d'une pandémie de grippe humaine. Nous avons un plan sur le papier, il faut maintenant le mettre en ?uvre. Lorsque un virus pandémique apparaîtra, ce sera trop tard », a déclaré Lee Jong-Wook, directeur général de l'OMS, lors de la séance de clôture.

Contrôles à la source, surveillance et détection, politiques d'endiguement rapide, préparations à une pandémie humaine, plans d'action de pays intégrés et communications, sont les mots clefs de la stratégie mondiale, adoptée aujourd'hui.

Il s'agit notamment d'améliorer les services vétérinaires, les plans d'action en cas d'urgence, les campagnes de contrôle y compris les campagnes de vaccination ainsi que d'aider les pays à contrôler le virus chez les animaux.

Il s'agit aussi de renforcer le système de détection et de mettre en place des systèmes de réponse rapide aux grippes aviaire et humaine ainsi que de renforcer les capacités des laboratoires.

Il s'agit également de former à la détection de cas de grippes aviaire et humaines, de mener une réponse globale à une pandémie, de renforcer la capacité des systèmes de santé et de former des cliniciens.

Il s'agit enfin de développer des plans d'actions au niveau national qui prennent en compte tous les secteurs.

La FAO avait appelé lundi, à l'ouverture de la conférence, la communauté internationale à prendre des mesures plus énergiques pour lutter contre la grippe aviaire, avant que le virus H5N1 ne mute et n'entraîne une pandémie de grippe humaine.

« Des actions plus énergiques doivent être prises à la fois par les pays affectés, la société civile, le secteur privé et la communauté internationale pour stopper la grippe aviaire chez les animaux », avait souligné Samuel Jutzi, directeur de la Division production et santé animales de la FAO dans un communiqué publié lundi (voir notre dépêche du 7 novembre 2005).

« Il n'y a pas pour l'instant de début de pandémie de grippe humaine dans le monde. Cependant, tout porte à croire qu'elle se produira. La pandémie de 1918 est venue d'un virus de la grippe aviaire qui a muté. Depuis son apparition à Hong-Kong en 1997, le virus de grippe aviaire H5N1, hautement pathogène, s'est propagé dans 15 pays d'Asie et en Europe », avait déclaré le directeur de l'OMS, dans un discours prononcé à l'ouverture de la conférence.

« C'est maintenant simplement une question de temps. Le virus de la grippe aviaire? très probablement le H5N1 ? va muter pour devenir transmissible entre les hommes, ce qui provoquera une pandémie de grippe humaine. Nous ne savons pas quand cela se produira. Mais nous sommes sûrs que cela se produira », avait-il prévenu (voir notre dépêche du 7 novembre 2005).

David Nabarro, récemment nommé Coordonnateur principal du système des Nations Unies pour les grippes aviaire et humaine, avait indiqué, le 3 novembre dernier, que le coût de la prévention était estimé à 425 millions de dollars.

Il avait rappelé qu'un grand nombre de pays n'avaient actuellement pas les ressources nécessaires - pas seulement financières - pour lutter contre la grippe aviaire (voir notre dépêche du 3 novembre 2005).

Plus d'informations sur la page de l'OMS consacrée à la grippe aviaire.