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Le Tribunal pour la Sierra Leone salue l'arrestation d'un proche de Charles Taylor

Le Tribunal pour la Sierra Leone salue l'arrestation d'un proche de Charles Taylor

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Le Procureur du Tribunal spécial pour la Sierra Leone a salué aujourd'hui la récente arrestation d'un homme d'affaires hollandais accusé de crimes de guerre contre des Libériens et de violations de l'embargo sur les armes établi par l'ONU, comme « un coup déterminant porté à l'encontre des profiteurs occidentaux qui s'enrichissent sur les souffrances des Africains ».

David Crane, le Procureur du Tribunal spécial pour la Sierra Leone créé conjointement par l'ONU et la République de Sierra Leone, s'est félicité aujourd'hui de l'arrestation opérée la semaine dernière par la police hollandaise, a informé aujourd'hui le porte-parole du Secrétaire général, Fred Eckhard, lors de son point quotidien avec la presse, au Siège de l'ONU à New York.

Dans un communiqué publié aujourd'hui à Freetown, capitale de la Sierra Leone et Siège du Tribunal, le Procureur du TPSL a souligné que les enquêteurs néerlandais avaient bénéficié de l'assistance du Tribunal dans l'arrestation de Gus Kouwenhoven pour ses activités criminelles.

« J'ai toujours affirmé que le conflit en Sierra Leone et en Afrique de l'Ouest impliquait de nombreux acteurs extérieurs, y compris des Européens et des Américains. Le procès de Gus Kouwenhoven jettera un nouvel éclairage sur le rôle des trafiquants d'armes et des financiers internationaux », ainsi que sur « l'exploitation des ressources de l'Afrique de l'Ouest comme moteur du conflit », a-t-il affirmé.

David Crane a indiqué que les partenaires de Charles Taylor et du RUF, le Revolutionnary United Front (Front révolutionnaire uni) attendaient maintenant leur procès devant le TPSL, tandis que Gus Kouwenhoven sera jugé par un tribunal aux Pays-Bas.

Le libérien Charles Taylor a pris le pouvoir en 1989 à la tête du Front national patriotique du Libéria [National Patriotic Front of Liberia (NPFL)], menant une guerre civile sanglante qui le conduit pourtant, en juillet 1997, à être massivement élu aux élections présidentielles. Son régime a été marqué par le pillage systématique des ressources du pays et le soutien à la rébellion en Sierra Leone qui a subi aussi des années de guerre civile émaillée de massacres, de pillages, de viols sur fond de recrutement d'enfants soldats (voir, pour un tableau du conflit en Sierra Leone et sa descente vers l'abysse, notre dépêche du 28 octobre 2004).

Charles Taylor a été déposé en 2003 et recueilli par le Nigeria. Il reste recherché par le TPSL qui a retenu 17 chefs d'accusation à son encontre pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Selon David Crane, « le jour où Charles Taylor sera livré pour assister à son procès, la communauté internationale aura clairement démontré son engagement à mettre fin au cycle de la violence et de l'impunité en Afrique de l'Ouest ».