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Le Conseil de sécurité proroge d'un mois la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée

Le Conseil de sécurité proroge d'un mois la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée

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Saluant la réunion de la Commission du tracé de la frontière entre l'Érythrée et l'Éthiopie, le Conseil de sécurité a décidé aujourd'hui de proroger pour une période d'un mois le mandat de la Mission des Nations Unies chargée de surveiller le cessez-le-feu entre les deux pays.

En adoptant à l'unanimité la résolution 1661 (2006), le Conseil exige que l'Éthiopie et l'Érythrée appliquent intégralement les demandes qui leur avaient été faites le 23 novembre 2005 et contenues dans la résolution 1640 (2005) (dépêche du 23.11.06).

Il avait notamment été requis que les parties fassent preuve de la plus grande retenue et s'abstiennent de recourir à la menace ou à l'emploi de la force l'une contre l'autre.

Le Conseil avait aussi exigé du gouvernement érythréen qu'il annule sans plus tarder et sans préalable sa décision d'interdire les vols d'hélicoptère de la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE).

Enfin, il avait exigé de l'Éthiopie qu'elle accepte pleinement et sans plus tarder la décision définitive et contraignante de la Commission du tracé de la frontière et prenne immédiatement des mesures concrètes pour remettre, sans préalable, à la Commission de procéder à l'abornement intégral et rapide de la frontière.

La résolution adoptée aujourd'hui salue à cet égard « le bon déroulement de la réunion des témoins des Accords d'Alger, à New York le 22 février 2006, ainsi que la tenue de la réunion de la Commission du tracé de la frontière entre l'Érythrée et l'Éthiopie, à Londres le 10 mars 2006 ».

Convaincu qu'une démarcation « complète et rapide » de la frontière entre l'Ethiopie et l'Erythrée constitue un élément « essentiel » dans l'établissement de relations pacifiques entre les deux pays, le Secrétaire général s'est lui aussi félicité hier du résultat de la réunion tenue à Londres.

En juin 2000, après deux ans de combats motivés par un différend frontalier, l'Éthiopie et l´Érythrée avaient signé un accord de cessation des hostilités au terme de pourparlers, organisés sous les auspices de l´Algérie et de l'Organisation de l'unité africaine.

En juillet 2000, le Conseil de sécurité avait créé la MINUEE pour maintenir une liaison entre les deux parties et mettre en place un mécanisme permettant de vérifier la cessation des hostilités.

Mais depuis le mois d'octobre 2005, le gouvernent érythréen, qui réclame la démarcation de la frontière avec l'Ethiopie, soumet la MINUEE à une interdiction de survol du territoire par ses hélicoptères.

Les différentes restrictions imposées par les autorités érythréennes à la MINUEE – entraves à sa circulation et renvoi d'une partie de son personnel - ont été condamnées par le Conseil de sécurité et le Secrétaire général (dépêche du 05.10.06, dépêche 24.10.05 et dépêche du 07.12.05).

Dans une résolution adoptée en novembre dernier, le Conseil de sécurité a demandé à l'Erythrée d'annuler sans plus tarder les restrictions imposées à la MINUEE et appelé l'Ethiopie à accepter la délimitation de la frontière entre les deux pays (dépêche du 23.11.05).

Après la mort d'un soldat du contingent indien, le Secrétaire général puis le Conseil de sécurité ont renouvelé, début mars, leur appel pour la levée des restrictions « inadmissibles » et « arbitraires », imposées à la MINUEE, « qui mettent en danger la vie » de son personnel ( première dépêche du 03.03.06 et seconde dépêche du 03.03.06 ).