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Les attaques israéliennes contre les écoles sont presque quotidiennes à Gaza, déplore le chef de l’UNRWA

Les gens constatent les dégâts après le bombardement d’une école dans le centre de Gaza.
Nations Unies
Les gens constatent les dégâts après le bombardement d’une école dans le centre de Gaza.

Les attaques israéliennes contre les écoles sont presque quotidiennes à Gaza, déplore le chef de l’UNRWA

Paix et sécurité

Alors que la presse fait état de la poursuite des frappes aériennes sur la bande de Gaza, avec notamment des attaques répétées visant des infrastructures civiles, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) note qu’au moins huit écoles ont été touchées au cours des dix derniers jours, dont six de ses propres écoles.

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L’UNRWA a une nouvelle fois appelé à un cessez-le-feu immédiat dans l’enclave palestinienne, déclarant que les attaques israéliennes contre les écoles étaient devenues « presque quotidiennes ».

« La guerre prive les filles et les garçons de Gaza de leur enfance et de leur éducation », a dénoncé sur le réseau social X, le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, soulignant que « les écoles ne doivent jamais être utilisées à des fins militaires ou de combat par l’une ou l’autre des parties au conflit ».

Hier mardi déjà, les humanitaires avaient déploré le raid ayant touché l’école al-Razi dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza. Ces attaques interviennent dans un climat sécuritaire toujours tendu dans l’enclave.

Israël a bombardé 70 % des écoles gérées par l’UNRWA

Selon les rapports des médias, Israël a intensifié ses frappes meurtrières ce mercredi après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé son intention « d’augmenter la pression » militaire sur le Hamas, au dixième mois d’une guerre qui a provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien.

Alors que l’ONU affirme qu’aucun lieu n’est sûr à Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens ont été déplacés plusieurs fois depuis le début de la guerre. Beaucoup s’abritent dans des hôpitaux ou des écoles.

Près de sept écoles sur dix gérées par l’UNRWA, soit 70 % des écoles, ont été bombardées à Gaza depuis le début de la guerre.

« Plus de 95 % de ces écoles étaient utilisées comme abris lorsqu’elles ont été touchées », a ajouté l’UNRWA, rappelant que les écoles ne sont pas une cible. « Le mépris flagrant et constant du droit international humanitaire se poursuit sans relâche. Toutes les règles de la guerre ont été violées à Gaza. La perte de notre humanité commune ne doit pas devenir la nouvelle norme », fustige l'agence onusienne.

Au moins 539 déplacés tués dans des infrastructures de l’UNRWA

Plus largement, 458 incidents affectant les locaux de l’UNRWA et les personnes qui s’y trouvent ont été signalés depuis le début de la guerre (certains incidents multiples affectant le même lieu), dont au moins 74 incidents d’utilisation militaire et/ou d’interférence dans les locaux de l’UNRWA.

En outre, 189 installations différentes de l’UNRWA ont été touchées par des munitions ou soumises à l’intervention d’acteurs armés dans le cadre de ces incidents.

L’UNRWA estime qu’au moins 539 Palestiniens déplacés ont été tués et 1.708 personnes ont été blessées dans ses installations à Gaza depuis le 7 octobre. Ce chiffre ne couvre que la période allant jusqu’au 14 juillet, et n’inclut donc pas le raid meurtrier à l’école Al-Razi à Nuseirat en début de semaine.

En attendant, l’Agence onusienne vérifie encore le nombre de victimes causées par les incidents qui ont touché ses installations. « Ces chiffres n’incluent pas certaines victimes signalées pour lesquelles le nombre de blessés n’a pas pu être déterminé ».

Le centre de santé de Jabalia détruit à Gaza
© UNRWA
Le centre de santé de Jabalia détruit à Gaza

Des missions d’aide de l’OMS rejetées mardi

De son côté, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS) a recensé depuis le 7 octobre dernier plus de 1.000 attaques contre les soins de santé dans l’enclave. « Cela représente plus de 1.000 attaques en 277 jours », a affirmé lors d’un point de presse au Caire (Egypte), la Dre Hanan Balkhy, Directrice régionale de l’OMS pour la Méditerranée orientale.

Plus de 486 attaques ont fait 746 morts. Elles ont touché 106 établissements de santé et 114 ambulances.

À l’intérieur de la bande de Gaza, le personnel et les partenaires de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) continuent de rencontrer des « obstacles importants ». Les convois de la mission ont été retardés, entravés ou empêchés de circuler alors qu’ils tentaient d’acheminer l’aide.

« Lors de ma récente visite à Gaza, les agents de santé et les travailleurs humanitaires m’ont fait part des difficultés qu’ils rencontrent pour traiter les patients avec très peu de ressources - une situation qui entraîne des décès inutiles, des plaies infectées et des amputations inutiles », a déclaré la Dre Balkhy.

Hier mardi encore, les demandes de l’OMS de mener des missions de réapprovisionnement en fournitures médicales des hôpitaux Al-Ahli et Patient Friendly ont été « rejetées ».

Plus de 80 camions de l’OMS en Egypte en attendant la réouverture de Rafah

Sur un autre plan et compte tenu des récents ordres d’évacuation et de la poursuite des hostilités, les quelques établissements de santé et ambulances qui restent opérationnels sont confrontés à des pénuries massives de carburant et de fournitures médicales.

Seuls 16 camions de l’OMS ont été autorisés à entrer dans la bande de Gaza au cours des quatre dernières semaines par le point de passage de Kerem Shalom, où « les hostilités en cours, les routes endommagées, l’accès restreint et le manque de sécurité rendent le transfert de l’aide extrêmement difficile ».

Pendant ce temps, 44 camions de l’OMS remplis de fournitures sanitaires sont immobilisés à Al Arish, en Égypte, et 40 autres à Ismailiya, dans l’attente d’entrer à Gaza dès la réouverture du point de passage frontalier de Rafah.

Pour permettre l’afflux massif d’aide dont ont besoin de toute urgence les Gazaouis, « la priorité immédiate doit être de rouvrir - et de maintenir ouvert - le poste frontière de Rafah, ainsi que d’assurer l’entrée sans restriction de l’aide par tous les autres itinéraires et points de passage possibles », a insisté la Dre Balkhy.