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Des enfants marchent dans des rues partiellement détruites à Jénine, en Cisjordanie.

Volker Türk dénonce le nombre « inconcevable » de Palestiniens tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre

© UNICEF/Alaa Badarneh
Des enfants marchent dans des rues partiellement détruites à Jénine, en Cisjordanie.

Volker Türk dénonce le nombre « inconcevable » de Palestiniens tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre

Paix et sécurité

Le chef des droits de l’homme des Nations Unies, Volker Türk, a jugé mardi « inconcevable » que plus de 500 Palestiniens aient été tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre. 

Au cours de la même période, 24 Israéliens, dont huit membres des forces de sécurité israéliennes (FSI), ont été tués en Cisjordanie et en Israël lors d’affrontements ou d’attaques présumées de la part de Palestiniens de Cisjordanie, a indiqué dans un communiqué le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH).

Selon le Haut-Commissaire Türk, les FSI ont tué le 1er juin dernier un adolescent palestinien et blessé grièvement un autre, près du camps de réfugiés de Aqabat Jabr, proche de la ville de Jéricho, ajoutant que le deuxième jeune est décédé le jour suivant. 

« Leur mort, ainsi que celle de quatre autres Palestiniens tués par les forces de sécurité israéliennes lundi, porte à 505 le nombre de Palestiniens tués depuis le 7 octobre, selon les informations évaluées par le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies », a-t-il détaillé, demandant que les responsabilités soient établies.

Le camp de réfugiés palestiniens de Nour Shams, situé à seulement 3 kilomètres de la ville de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie, après l'opération des forces israéliennes qui a duré plus de 55 heures entre le 18 et le 21 avril.
UNRWA
Le camp de réfugiés palestiniens de Nour Shams, situé à seulement 3 kilomètres de la ville de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie, après l'opération des forces israéliennes qui a duré plus de 55 heures entre le 18 et le 21 avril.

Tant de vies fauchées de « manière aussi gratuite »

« Comme si les événements tragiques survenus en Israël puis à Gaza au cours des huit derniers mois ne suffisaient pas, la population de la Cisjordanie occupée est également soumise, jour après jour, à une effusion de sang sans précédent. Il est inconcevable que tant de vies aient été fauchées de manière aussi gratuite ».

Un grand nombre de Palestiniens sont décédés après avoir reçu une balle dans la partie supérieure du corps. Selon des dizaines de cas évalués par le Haut-Commissariat, l’armée israélienne est responsable d’un recours excessif à la force et a également augmenté les exécutions ciblées sur certains individus. 

Et des soins ont également été refusés aux blessés. « Les meurtres, les destructions et les abus généralisés des droits humains sont inacceptables et doivent cesser immédiatement. Toute allégation d’homicide illégal doit faire l’objet d’une enquête approfondie et indépendante et les responsables doivent rendre des comptes », a-t-il fait valoir. 

En attendant, les violences commises par les FSI et les colons israéliens, avec en toile de fond l’ampleur des tueries et des destructions qui se poursuivent à Gaza, ont instillé « la peur et l’insécurité » parmi les Palestiniens de la Cisjordanie occupée.

« L’impunité généralisée pour de tels crimes est monnaie courante depuis bien trop longtemps en Cisjordanie occupée. Cette impunité a créé un environnement propice à la multiplication des homicides illégaux perpétrés par les forces de sécurité israéliennes », a conclu le Chef des droits de l’homme de l’ONU, relevant que « l’obligation de rendre des comptes doit être garantie ».