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Le virus H5N1 étant transporté en particulier par des oiseaux migratoires, le risque existe certainement que les vaches d’autres pays que les Etats-Unis soient infectées.

Grippe aviaire : l’OMS juge « faible » le risque global posé par le virus H5N1

FAO / Franco Mattioli
Le virus H5N1 étant transporté en particulier par des oiseaux migratoires, le risque existe certainement que les vaches d’autres pays que les Etats-Unis soient infectées.

Grippe aviaire : l’OMS juge « faible » le risque global posé par le virus H5N1

Santé

Bien qu’il y ait un risque de propagation du virus H5N1 de la grippe aviaire touchant les vaches dans d’autres pays que les États-Unis, par l’intermédiaire des oiseaux migrateurs, le risque global pour la santé publique posé par ce virus H5N1 est « faible », a indiqué mardi l’agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS).

Sur la base des informations disponibles à ce jour, l’OMS estime que le risque global pour la santé publique posé par le virus A(H5N1) est « faible ».

Dans le même temps, le risque d’infection est considéré comme « faible à modéré » pour les personnes exposées à des oiseaux ou des animaux infectés ou à des environnements contaminés.

Le virus étant transporté dans le monde entier par les oiseaux migrateurs, il existe certainement un risque d’infection des vaches dans d’autres pays, a détaillé l’OMS. 

Des enquêtes en cours

Comme le virus est transporté en particulier par des oiseaux migratoires, « le risque existe certainement que les vaches d’autres pays soient infectées », a indiqué Wenqing Zhang, la responsable du programme mondial de lutte contre la grippe de l’OMS. Pour l’heure, elle estime que l’infection originelle vient des oiseaux, mais aux États-Unis on essaye encore de déterminer s’il y a eu ou non transmission de vache à vache.

Des enquêtes sont en cours pour déterminer l’étendue et la gravité de la grippe aviaire H5N1 détectée dans une trentaine de troupeaux de huit États américains depuis le mois de mars.

« Bien que beaucoup de choses soient encore en cours d’investigation, cela suggère que le virus pourrait avoir trouvé... des voies de transmission autres que celles que nous connaissions jusqu’à présent », a déclaré Wenqing Zhang, lors d’une conférence de presse à Genève. 

Même si cela peut paraitre inquiétant, « c’est aussi un témoignage de l’efficacité de la surveillance de la maladie qui nous permet de détecter le virus ».

Surveiller et évaluer

« Alors que l’OMS et ses partenaires surveillent, examinent, évaluent et actualisent étroitement le risque associé au virus H5N1 et à d’autres virus de la grippe aviaire, nous appelons les pays à rester vigilants, à signaler rapidement les infections humaines, le cas échéant, à partager rapidement les séquences et autres données, et à renforcer les mesures de biosécurité dans les élevages », a affirmé la responsable de l’OMS.

Pour l’OMS, il est donc important de souligner que le virus de la grippe aviaire évolue, tout comme le risque associé au virus. « Il est donc très important de le surveiller de près ». Pour ce faire, il s’agit de « surveiller et évaluer de près la propagation et l’évolution du virus, et mettre à jour les réponses ».

Un foyer de grippe aviaire s’est propagé depuis plusieurs semaines dans les troupeaux de vaches laitières, aux États-Unis, le seul touché pour l’instant. Des rapports des médias indique qu’une personne travaillant dans une ferme laitière affectée a été infectée mais n’a présenté que des symptômes légers.

Le lait pasteurisé vendu en magasin est « sûr »

L’OMS signale que le virus de la grippe aviaire H5N1 du clade particulier (2.3.4.4b) qui infecte actuellement les vaches aux États-Unis est apparu pour la première fois en 2020 (le premier virus H5N1 est apparu en 1996).

D’après les études disponibles menées aux États-Unis, les fragments de virus trouvés dans le lait pasteurisé ne sont pas infectieux, a précisé l’OMS, relevant que des prélèvements en cours suggèrent que le lait cru provenant de vaches infectées peut contenir des virus vivants, ce qui peut constituer une menace, en particulier pour les travailleurs agricoles.

« Le fait que cela ait été détecté, que nous soyons informés d’un cas individuel quelque part dans une ferme, cela démontre que la surveillance fonctionne », s’est d’ailleurs réjoui, Christian Lindmeier, porte-parole de l’OMS. Il a confirmé les conclusions des autorités américaines, qui estiment que le lait vendu en magasin est « sûr » et que la pasteurisation tue bien le virus présent dans le lait.

Eviter le contact avec les animaux

Dans ce combat, les travailleurs agricoles étant exposés professionnellement à ces virus zoonotiques, l’OMS mise en priorité sur leur protection. 

« Quant au grand public, comme je l’ai dit, le risque est actuellement considéré comme faible », a insisté Mme Zhang.

 La consommation de viande, d’œufs ou de lait crus ou incomplètement cuits est déconseillée

S’agissant de la consommation du lait pasteurisé, il devrait pouvoir être consommé en toute sécurité, à ce stade. 

Par ailleurs, les résidents et les voyageurs qui se rendent dans des endroits où des foyers d’influenza aviaire ont été découverts chez des animaux doivent éviter le contact avec les animaux dans les fermes et les marchés d’animaux vivants. 

Ils doivent s’interdire d’entrer dans les zones où les animaux sont susceptibles d’être abattus, mais aussi tout contact avec des surfaces apparemment contaminées par des excréments d’animaux. 

La consommation de viande, d’œufs ou de lait crus ou incomplètement cuits est également déconseillé. 

Mises à jour quasi-quotidiennes des États-Unis

Plus globalement, l’OMS recommande aux Etats de renforcer la surveillance des maladies chez les animaux et les humains et de partager rapidement les informations ainsi que les données sur les séquences génétiques. 

 « La surveillance fonctionne » a fait valoir la Dre Wenqing Zhang, ajoutant que l’OMS reçoit des informations et mises à jour « presque quotidiennes » des centres américains avec lesquels l’OMS collabore. 

Mme Wang a souligné que les études sérologiques sont en cours « mais peuvent prendre du temps ». Ces données tirées du séquençage génétique « sont disponibles, certaines ayant été mises à disposition très tôt », a-t-elle détaillé, relevant que « les données du séquençage génétique du cas humain, ont été immédiatement mises à disposition ».