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Le chef de l’ONU appelle à faire des progrès vers la solution à deux Etats, Israël et Palestine

Le Secrétaire général António Guterres s'adresse à la réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.
UN Photo/Manuel Elias
Le Secrétaire général António Guterres s'adresse à la réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.

Le chef de l’ONU appelle à faire des progrès vers la solution à deux Etats, Israël et Palestine

Paix et sécurité

Alors que le « Moyen-Orient est au bord du précipice », le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a encouragé la communauté internationale à faire des progrès vers la solution à deux Etats, Israël et Palestine.

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« Le Moyen-Orient est sur le fil du rasoir. Les récentes escalades rendent encore plus important le soutien aux efforts de bonne foi visant à trouver une paix durable entre Israël et un État palestinien pleinement indépendant, viable et souverain », a déclaré le chef de l’ONU lors d’une réunion du Conseil de sécurité.

L’objectif ultime est deux Etats, Israël et la Palestine, « vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, avec Jérusalem comme capitale des deux États, sur la base des résolutions de l’ONU, du droit international et des accords antérieurs », a-t-il dit. « Cela signifie la fin de l’occupation et la création d’un État palestinien pleinement indépendant, démocratique, d’un seul tenant, viable et souverain, avec Gaza comme partie intégrante ».

Selon le Secrétaire général, l’incapacité de progresser vers une solution à deux États « ne fera qu’accroître la volatilité et les risques pour des centaines de millions de personnes dans la région, qui continueront de vivre sous la menace constante de la violence ».

Il a estimé que « la communauté internationale a la responsabilité et l’obligation morale de contribuer à la réalisation de cet objectif ».

Il a exhorté tous les gouvernements concernés à user de leur influence « pour promouvoir l’instauration de la confiance, la sécurité mutuelle et la paix régionale ». « Nous avons l’obligation morale commune de promouvoir un effort global de désescalade au Moyen-Orient, afin de réduire les risques, d’accroître la stabilité et d’ouvrir la voie à la paix et à la prospérité pour les pays et les peuples de la région et au-delà », a-t-il ajouté.

Cessez-le-feu humanitaire à Gaza

L’effort de désescalade commence par Gaza, a déclaré le Secrétaire général. « Ce dont nous avons besoin est clair : un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza ; la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ; et l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire ».

À Gaza, six mois et demi d’opérations militaires israéliennes ont créé un paysage humanitaire infernal, a noté M. Guterres. « Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées. Deux millions de Palestiniens endurent la mort, la destruction et le refus d’une aide humanitaire vitale ; ils risquent désormais de mourir de faim. Une opération israélienne à Rafah aggraverait cette catastrophe humanitaire  », a-t-il estimé.

Il a noté qu’Israël a récemment pris un certain nombre d’engagements pour améliorer la fourniture de l’aide. « Il y a eu quelques exemples de progrès limités », a-t-il observé. « Mais les progrès apparents dans un domaine sont souvent annulés par des retards et des restrictions ailleurs ».

« Nous avons besoin de toute urgence de progrès significatifs et mesurables, notamment, par exemple, l’acheminement sans restriction de l’aide via le port d’Ashdod et le redémarrage de la conduite d’eau de Nahal Oz », a déclaré le chef de l’ONU. « Pour éviter une famine imminente et de nouveaux décès évitables dus aux maladies, nous avons besoin d’un bond en avant dans l’aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza. La nourriture est essentielle ; il en va de même pour l’eau potable, l’assainissement et les soins de santé ».

Selon le Secrétaire général, cela signifie relever les défis qui entravent la mise en œuvre sur le terrain. « Les agences humanitaires, dirigées par l'UNRWA, qui constitue l'épine dorsale de nos opérations, doivent être en mesure d’acheminer de la nourriture et d'autres fournitures en toute sécurité et via tous les itinéraires et points de passage possibles, vers et à travers toutes les régions de Gaza », a-t-il affirmé. « Cela nécessite des systèmes de livraison améliorés autour de toutes les routes d’approvisionnement et points d’entrée ».

Une école à Khan Younis, à Gaza, en ruines après avoir été attaquée.
© UNOCHA/Themba Linden
Une école à Khan Younis, à Gaza, en ruines après avoir été attaquée.

Attaque contre l’éducation

De leur côté, des experts indépendants des droits de l’homme de l'ONU ont exprimé jeudi leur profonde préoccupation face à la série d'attaques contre les écoles, les universités, les enseignants et les étudiants dans la bande de Gaza.

« Avec plus de 80% des écoles de Gaza endommagées ou détruites, il peut être raisonnable de se demander s'il existe un effort intentionnel visant à détruire complètement le système éducatif palestinien », ont déclaré ces experts, dont Farida Shaheed, Rapporteure spéciale sur le droit à l'éducation, et Francesca Albanese, Rapporteure spéciale sur la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé depuis 1967.

« Les attaques persistantes et cruelles contre les infrastructures éducatives à Gaza ont un impact dévastateur à long terme sur les droits fondamentaux des personnes à apprendre et à s’exprimer librement, privant ainsi une nouvelle génération de Palestiniens de leur avenir », ont-ils ajouté.

Les experts ont appelé toutes les parties à respecter le droit international humanitaire et le droit international des droits de l'homme, et à protéger les établissements d'enseignement, les enseignants et les étudiants. « Les attaques contre l'éducation ne peuvent être tolérées. La communauté internationale doit envoyer un message clair selon lequel ceux qui ciblent les écoles et les universités seront tenus responsables », ont-ils affirmé.

Ils se sont dits également consternés par l'anéantissement du secteur culturel à Gaza, à travers la destruction des bibliothèques et des sites du patrimoine culturel. « Les fondations de la société palestinienne sont réduites en ruines et leur histoire est effacée », ont-ils déclaré.