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Ukraine : l’ONU met en garde contre un bilan de plus en plus lourd près de 2 ans après le début de la guerre

La guerre en Ukraine a causé d'énormes dégâts aux logements, à l’approvisionnement en eau et en électricité, au chauffage et aux infrastructures publiques telles que les écoles et les établissements de santé.
© EU/Oleksandr Rakushnyak
La guerre en Ukraine a causé d'énormes dégâts aux logements, à l’approvisionnement en eau et en électricité, au chauffage et aux infrastructures publiques telles que les écoles et les établissements de santé.

Ukraine : l’ONU met en garde contre un bilan de plus en plus lourd près de 2 ans après le début de la guerre

Paix et sécurité

Alors que la guerre en Ukraine est sur le point d'entrer dans sa troisième année, les dommages causés par le conflit à ce pays, ainsi qu'à la paix et à la sécurité mondiales, deviennent de plus en plus évidents, a déclaré la cheffe des affaires politiques de l'ONU.

« Nous ne nous approchons pas de la fin de cette guerre illégale et injustifiée », a déploré Rosemary DiCarlo, lors d'un exposé, mardi après-midi, devant le Conseil de sécurité.

« Chaque jour qui passe, les dégâts que le conflit a causés – et continue de faire – à l’Ukraine, mais aussi à la paix et à la sécurité mondiales ainsi qu’au droit international, deviennent de plus en plus évidents », a-t-elle ajouté.

Selon elle, « seule une solution conforme à la Charte des Nations Unies, au droit international et aux résolutions de l'Assemblée générale des Nations Unies permettra d'aboutir à une paix juste et durable ».

Mme DiCarlo a souligné le travail des organisations humanitaires, notamment les initiatives locales et dirigées par des femmes pour fournir de l'aide à ceux qui en ont besoin.

Elle a rappelé l'appel de fonds humanitaire de 4,2 milliards de dollars lancé en janvier par l'ONU et ses partenaires pour aider les communautés touchées dans toute l'Ukraine, ainsi que les réfugiés ukrainiens et les communautés d'accueil.

Des secouristes interviennent dans un bâtiment à Kyïv, endommagé par un bombardement.
© UNICEF/Aleksey Filippov
Des secouristes interviennent dans un bâtiment à Kyïv, endommagé par un bombardement.

Le bilan meurtrier s'alourdit

Depuis l’invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie en février 2022, 30.041 victimes civiles ont été confirmées par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), dont 10.382 personnes tuées et 19.659 autres blessées. Le nombre réel est probablement plus élevé.

Le nombre de victimes civiles a considérablement augmenté en décembre 2023 et en janvier par rapport aux mois précédents, inversant la tendance à la baisse des victimes civiles plus tôt dans l'année, a déclaré Rosemary DiCarlo.

Le HCDH a vérifié que 158 civils avaient été tués et 483 blessés rien qu'en janvier.

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« Je dois souligner une fois de plus que les attaques contre des civils et des infrastructures civiles, où qu'elles aient lieu, sont interdites par le droit international. Elles sont inacceptables et doivent cesser immédiatement », a dit la cheffe des affaires politiques de l'ONU.

Le chef de l'AIEA visite l'usine de Zaporijjia

De son côté, Rafael Grossi, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) des Nations Unies, s'est rendu mercredi à la centrale nucléaire de Zaporijjia – la plus grande d’Europe.

Il s'agit de sa quatrième visite dans la centrale ukrainienne, dont les six réacteurs sont tous à l'arrêt depuis près de 18 mois, mais contiennent encore de grandes quantités de combustible nucléaire qui doivent être suffisamment refroidis, a indiqué l'agence dans un communiqué de presse.

L'objectif de la mission était d'évaluer l'état des systèmes actuels d'alimentation et de refroidissement essentiels à la sécurité de la centrale ainsi que les niveaux de personnel qualifié sur site. Selon la dernière mise à jour de l’AIEA sur la situation en Ukraine, une nouvelle annonce de l’usine occupée indiquait qu’aucun employé de l’opérateur national ukrainien Energoatom ne serait autorisé à continuer à travailler sur le site.

« Le sort de la plus grande centrale nucléaire d'Europe et les conséquences d'un incident dépassent un simple aspect technique. Ce sont des questions d’intérêt mondial pour la paix et la sécurité internationales », a dit M. Grossi. « C'est pourquoi, pour moi, au-delà des aspects techniques, il est également important d'avoir une conversation sur les implications fondamentales de ce qui se passe là-bas – maintenant et dans le futur ».

Attaques contre Mykolaïv et Kyïv

De son côté, la Coordinatrice humanitaire pour l'Ukraine, Denise Brown, a dénoncé mercredi les attaques qui endommagent les infrastructures civiles critiques à travers l'Ukraine.

« Je suis à nouveau profondément troublée par une vague d’attaques contre des villes et villages ukrainiens ce matin », a-t-elle dit dans un communiqué de presse.

Elle a noté que les attaques ont fait « un nombre inquiétant de victimes civiles  » et ont massivement perturbé les services essentiels, notamment l’approvisionnement en électricité, en eau et en gaz, en particulier dans la ville de Mykolaïv et dans la capitale ukrainienne, Kyïv, alors qu’ils sont indispensables en cet hiver froid.

« Des millions de personnes dépendent de ces services pour se chauffer, cuisiner et se déplacer. Ils sont d’une importance cruciale pour garantir le fonctionnement des établissements de santé et d’éducation », a-t-elle noté. « Les Ukrainiens devraient vivre sans craindre que des attaques perturbent leur vie ».

Denise Brown a précisé que les travailleurs humanitaires ont mobilisé une réponse d'urgence à Kyïv et Mykolaïv, fournissant du matériel de réparation et une assistance psychosociale aux personnes touchées.

Pour sa part, l'UNESCO a signé mercredi avec le Japon un accord financier de 14,6 millions de dollars d’aide pour l’Ukraine. Avec ces fonds, l’agence onusienne va intensifier ses actions sur le terrain pour soutenir la culture, l'éducation et les médias.