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Un enfant de sept ans est revacciné contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche dans une clinique de Skopje, en Macédoine du Nord.

Une « réorientation radicale » des systèmes de santé est nécessaire, selon l'ONU

© UNICEF/Tomislav Georgiev
Un enfant de sept ans est revacciné contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche dans une clinique de Skopje, en Macédoine du Nord.

Une « réorientation radicale » des systèmes de santé est nécessaire, selon l'ONU

Santé

Plus de 4,5 milliards de personnes sont privées d’une couverture de santé essentielle, ont prévenu lundi les Nations Unies et la Banque mondiale, soulignant la nécessité d’un engagement politique plus fort et d’investissements accrus de la part des gouvernements.

En outre, deux milliards de personnes sont confrontées à de graves difficultés financières lorsqu’elles doivent payer elles-mêmes les traitements médicaux nécessaires, révèle un rapport conjoint de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de la Banque mondiale.

« Le fait qu’un si grand nombre de personnes ne puissent pas bénéficier de services de santé essentiels et abordables met en danger non seulement leur propre santé, mais aussi la stabilité des communautés, des sociétés et des économies », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

« Nous avons besoin de toute urgence d’une volonté politique plus forte, d’investissements plus agressifs dans la santé et d’un changement décisif pour transformer les systèmes de santé basés sur les soins de santé primaires », a-t-il ajouté.

Investir massivement dans les services publics

Cette crise constitue une menace majeure pour les objectifs de développement durable liés à la santé, qui visent à atteindre la couverture sanitaire universelle pour tous d’ici 2030.

Selon le rapport, au cours des deux dernières décennies, moins d’un tiers des pays ont amélioré la couverture des services de santé et réduit les niveaux « catastrophiques » des dépenses de santé à la charge des patients, qui dépassent souvent 25% du revenu des ménages.

Pour remettre sur les rails ces projets ambitieux, le rapport appelle les gouvernements et les partenaires de développement à investir massivement dans le secteur public.

Il souligne la nécessité d’une « réorientation radicale » des systèmes de santé, en donnant la priorité aux soins de santé primaires, en renforçant l’équité et la protection financière.

Une réforme est également essentielle pour faire face pleinement à l’impact dévastateur de la COVID-19 sur les systèmes de santé et le personnel de santé dans le monde, tout en se préparant aux défis posés par le ralentissement économique, indique le rapport.

D’autres facteurs incluent les conséquences du changement climatique et l’évolution des priorités politiques.

Aider les patients à échapper à la pauvreté

« Nous savons que la réalisation de la couverture sanitaire universelle est une étape cruciale pour aider les gens à échapper à la pauvreté, mais les difficultés financières continuent de s’aggraver, en particulier pour les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables », a déclaré Mamta Murthi, Vice-présidente pour le développement humain de la Banque mondiale.

« Ce rapport brosse un tableau sombre, mais offre également des données probantes sur les moyens d’accorder la priorité à la santé dans les budgets gouvernementaux et de renforcer les systèmes de santé pour une plus grande équité dans la prestation de services essentiels de qualité ainsi que dans la protection financière des patients », a-t-elle ajouté.

Le rapport a été publié avant une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies, prévue jeudi, au cours de laquelle les dirigeants mondiaux devraient renouveler leur engagement à agir et à faire de la couverture sanitaire universelle une réalité pour tous.