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Les Palestiniens rencontrent des obstacles majeurs à la réalisation du droit à la santé (OMS)

La barrière de Cisjordanie, ainsi que les points de contrôle, les barrages routiers et le système de permis, ont créé un régime de fermeture qui a eu un effet désastreux sur tous les aspects de la vie des palestiniens.
UNRWA/Isabel de la Cruz
La barrière de Cisjordanie, ainsi que les points de contrôle, les barrages routiers et le système de permis, ont créé un régime de fermeture qui a eu un effet désastreux sur tous les aspects de la vie des palestiniens.

Les Palestiniens rencontrent des obstacles majeurs à la réalisation du droit à la santé (OMS)

Santé

Deux nouveaux rapports de l’Organisation mondiale de santé (OMS), décrivent comment la fragmentation du peuple palestinien, la mise en œuvre d'un régime de permis, les restrictions de déplacement et le manque de protection entraînent des inégalités en matière de santé et créent des obstacles importants à la fourniture de soins de santé et à l'accès à la santé en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza.

« Jouir du meilleur état de santé possible est un droit fondamental de tout être humain », a déclaré le Dr Richard Peeperkorn, Représentant de l'OMS pour le territoire palestinien occupé.

« Le système de santé palestinien subit les conséquences du déplacement, du statut de réfugié et d'une occupation de longue date. Les recettes publiques, les dépenses dans le secteur de la santé et, en définitive les services de santé sont affectés par les pénuries de personnel de santé, d'équipements, de médicaments et de fournitures. Parallèlement, les restrictions de circulation, y compris la mise en œuvre par Israël d'un régime de permis, entravent l'accès aux soins de santé », a-t-il expliqué.

Les deux rapports de l’OMS intitulés Droit à la santé 2019-2021 et Voix palestiniennes 2022-2023 montrent que dans la bande de Gaza, entre 2019 et 2021, seuls 55% des médicaments essentiels étaient disponibles dans la pharmacie centrale du ministère de la Santé.

Ils décrivent aussi l'impact de la Covid-19 sur les consultations médicales extérieures, avec une baisse de 51% à Gaza et de 8% en Cisjordanie de 2019 à 2020. Les soins contre le cancer restent la principale raison de l'orientation vers des prestataires extérieurs au ministère palestinien de la Santé, en raison des lacunes dans les services de santé publique.

Dans le contexte du blocus et de la fermeture de la frontière, les rapports soulignent que 35% des demandes de permis présentées par des patients de la bande de Gaza n'ont pas été approuvées à temps pour leur permettre de se rendre à leur rendez-vous à l'hôpital entre 2019 et 2021. Bien que les taux d'approbation soient plus élevés pour la Cisjordanie, entre 2011 et 2021, 331.678 demandes de permis de patients et d'accompagnateurs ont été refusées en provenance de la Cisjordanie.

Bâtiments détruits par des frappes aériennes dans la bande de Gaza.
© UNRWA/Mohammed Hinnawi
Bâtiments détruits par des frappes aériennes dans la bande de Gaza.

Flambée de la violence

En 2023, la flambée de violence en Cisjordanie a exposé les patients palestiniens, le personnel de santé, les ambulances et les installations à des attaques accrues contre les soins de santé. Les rapports de l'OMS montrent les tendances à long terme, avec 750 attaques sanitaires documentées dans le territoire palestinien occupé de 2019 à 2022. Ces attaques ont entraîné le décès d'un agent de santé et blessé 568 agents de santé, avec 315 ambulances et 160 établissements de santé touchés.

« En 2022, nous avons vu le plus grand nombre de Palestiniens tués par les forces de sécurité israéliennes depuis 2005, souvent à la suite d'un usage excessif de la force », a déclaré Ajith Sunghay, chef du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) dans le territoire palestinien occupé.

« Cette tendance s'est accélérée en 2023. Le HCDH et l'OMS ont constaté que les forces israéliennes ont fréquemment empêché l'accès aux soins médicaux, y compris pour les équipes de secours d'atteindre les personnes dont les blessures mettent leur vie en danger», a-t-il ajouté, indiquant sa profonde préoccupation concernant l'incapacité à assurer la protection contre les attaques sanitaires et l'impact sur les droits des Palestiniens.

Le Dr Mai al-Kaila, ministre de la Santé de la Palestine, s’est félicité de ces rapports importants de l'OMS et du soutien et de l'engagement continus de l'organisation en faveur du droit à la santé des Palestiniens.

« Les conclusions soulignent les difficultés considérables auxquelles est confronté le système de santé palestinien sous l'occupation et mettent en évidence la nécessité de renforcer le soutien au secteur de la santé en garantissant la fourniture de ressources sanitaires et en veillant à ce que le droit à la santé soit respecté », a-t-elle dit.