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La Première ministre du Royaume-Uni dénonce les Etats autoritaires qui sapent la stabilité du monde

Elizabeth Truss, Première ministre du Royaume-Uni, lors du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies.
Photo ONU/Cia Pak
Elizabeth Truss, Première ministre du Royaume-Uni, lors du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies.

La Première ministre du Royaume-Uni dénonce les Etats autoritaires qui sapent la stabilité du monde

Paix et sécurité

A la tribune des Nations Unies mercredi, la Première ministre du Royaume-Uni, Elizabeth Truss, s’est inquiétée de la « fracture » des principes qui ont défini nos vies depuis les jours sombres de la Seconde Guerre mondiale avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février. 

Pour la première fois dans l’histoire de cette Assemblée, nous nous réunissons pendant une guerre d’agression à grande échelle en Europe, alors que les États autoritaires sapent la stabilité et la sécurité dans le monde entier, a noté Mme Truss dans son discours lors du débat général annuel de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.

Selon elle, cette nouvelle ère géopolitique exige que ceux qui croient aux principes fondateurs des Nations Unies se mobilisent.

Une nouvelle ère commence aussi au Royaume-Uni, quelques jours après le décès de la Reine Elizabeth II, « le roc sur lequel la Grande-Bretagne moderne a été construite ». Mme Truss a souhaité que le nouveau chapitre de l’histoire de son pays qui s’ouvre avec le couronnement du Roi Charles III soit une ère d’espoir et de progrès, fondé sur de nouveaux partenariats et de nouveaux instruments.

Démocratie et liberté

Elle a défendu les principes de démocratie et de liberté, qui sont seuls à même d’assurer le développement économique et la réalisation des aspirations des citoyens. Les autocraties, au contraire, étouffent les aspirations et la créativité qui sont essentielles à la croissance à long terme, a-t-elle dit.

La Première ministre britannique a précisé son objectif à long terme d’assurer une croissance économique annuelle de 2,5% afin de créer des emplois de qualité et de financer les services publics.

Elle a également prôné une plus grande résilience énergétique, moins dépendante des régimes autocratiques, afin que le Royaume-Uni devienne un exportateur net d’énergie d’ici à 2040. Nous ne serons pas stratégiquement dépendants de ceux qui cherchent à militariser l’économie mondiale, a martelé Mme Truss.

Pour ce faire, elle a plaidé en faveur de nouveaux partenariats en matière de sécurité et de liens plus étroits avec les autres pays démocratiques tels que l’Inde et l’Afrique du Sud. Elle a décrit les avancées récentes en matière de commerce libre et équitable, y compris la conclusion d’accords commerciaux avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, de même que l’adhésion au partenariat transpacifique.

Repousser l'agression économique

La réponse internationale résolue à l’invasion l’Ukraine a montré comment nous pouvons mener une action collective décisive, a fait valoir Mme Truss, en s’appuyant sur de nouveaux instruments tels que l’imposition de sanctions « sans précédent » et un soutien militaire rapide. Nous devons maintenant utiliser ces instruments de manière plus systématique afin de repousser l’agression économique des régimes autoritaires, a-t-elle argué.

Selon elle, le G7 et d’autres organisations du même type devraient agir comme une « OTAN économique », défendant collectivement notre prospérité.

En Ukraine, des armes « barbares » sont utilisées pour tuer et mutiler des civils innocents, pendant que le Président russe Vladimir Poutine tente désespérément de justifier ses « échecs catastrophiques ». Mais l’alliance internationale est forte, l’Ukraine est forte, a poursuivi la Première ministre britannique pour qui les Ukrainiens ne défendent pas seulement leur propre pays, mais aussi nos valeurs et la sécurité du monde entier.

Pour sa part, le Royaume-Uni compte consacrer 3% de son PIB à la défense d’ici à 2030, et continuer de fournir les armes dont l’Ukraine a besoin pour assurer sa défense.

L’histoire de 2022 aurait pu être celle d’un État autoritaire faisant rouler ses chars sur la frontière d’un voisin pacifique et subjuguant son peuple. Au lieu de cela, ce sera l’histoire de la liberté qui se défend, a-t-elle conclu.