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Mort de Gorbatchev : l'ONU salue « un homme d'État unique qui a changé le cours de l'Histoire »

Le Président de l'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev s'adressant à la 43e Assemblée générale des Nations Unies en 1988.
ONU Photo/John Isaac
Le Président de l'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev s'adressant à la 43e Assemblée générale des Nations Unies en 1988.

Mort de Gorbatchev : l'ONU salue « un homme d'État unique qui a changé le cours de l'Histoire »

Paix et sécurité

Le Secrétaire général António Guterres a rendu un hommage chaleureux au dernier dirigeant de l'Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, dont le décès à l'âge de 91 ans a été annoncé ce mardi. Il l’a décrit comme la personne qui, « plus que toute autre », a mis fin de manière pacifique à la Guerre froide qui dominait les relations internationales depuis les années 1940.

António Guterres s'est dit profondément attristé d'apprendre la nouvelle de son décès à Moscou, annoncée par les agences de presse de l'État russe, qui ont rapporté qu'il était mort après une « longue et grave maladie ».

M. Guterres a adressé ses sincères condoléances à toute la famille Gorbatchev, ainsi qu'au peuple et au gouvernement de la Fédération de Russie.

« Un leader mondial de premier plan »

« Le monde a perdu un leader mondial de premier plan, un multilatéraliste engagé et un défenseur infatigable de la paix », a-t-il relevé. 

M. Gorbatchev a pris la tête de l'Union soviétique en 1985, alors que les tensions nucléaires entre l'Est et l'Ouest étaient encore vives, avec un programme réformiste visant à relancer l'économie et à moderniser le système politique, en adoptant des politiques dites de « perestroïka » (reconstruction), et de « glasnost » (transparence).

Il a mis fin à la Guerre froide en négociant avec succès avec le président américain Ronald Reagan l'abolition de toute une catégorie de missiles par le biais du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, en mettant fin à l'occupation soviétique de l'Afghanistan. Il a aussi précipité l'éclatement du Pacte de Varsovie, la domination soviétique sur l'Europe de l'Est et, finalement, l'Union soviétique elle-même, le tout en l'espace de six ans seulement.

Prix Nobel de la paix

Salué par la communauté internationale mais de plus en plus critiqué dans son pays, il reçoit en 1990 le prix Nobel de la paix pour son rôle de premier plan joué dans les « changements radicaux des relations Est-Ouest », selon les juges.

Le Secrétaire général a noté dans sa déclaration qu'en recevant le prix, « il avait fait remarquer que "la paix n'est pas l'unité dans la similitude mais l'unité dans la diversité". Il a mis en pratique cette intuition vitale en empruntant la voie de la négociation, de la réforme, de la transparence et du désarmement. »

M. Gorbatchev fut confronté à un coup d'État initié par des éléments communistes purs et durs en 1991 et arrêté alors qu'il passait des vacances sur la mer Noire, mais le chef du parti à Moscou, Boris Eltsine, mit fin pour de bon au soulèvement soutenu par l'armée soviétique dans la capitale, conduisant M. Gorbatchev à la retraite et à la dissolution définitive de l'URSS.

Mikhaïl Gorbatchev, ancien Président de l'URSS et ancien Secrétaire général du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique, lors d'une réunion tenue à Genève en 2005.
ONU Photo
Mikhaïl Gorbatchev, ancien Président de l'URSS et ancien Secrétaire général du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique, lors d'une réunion tenue à Genève en 2005.