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Aucun indice boursier majeur du G7 n’est aligné sur les objectifs climatiques de l’Accord de Paris

Les parcs éoliens et les panneaux solaires produisent de l'électricité et réduisent la dépendance à l'énergie alimentée au charbon.
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Les parcs éoliens et les panneaux solaires produisent de l'électricité et réduisent la dépendance à l'énergie alimentée au charbon.

Aucun indice boursier majeur du G7 n’est aligné sur les objectifs climatiques de l’Accord de Paris

Climat et environnement

Aucun des principaux indices boursiers des pays du G7 n'est actuellement aligné sur une trajectoire de hausse de température moyenne mondiale de 1,5°C ou 2°C, révèle une étude de l’Initiative des cibles fondées sur la science (SBTi), organisme permettant aux entreprises de fixer des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La SBTi appelle les plus grandes sociétés cotées du G7 à intensifier d'urgence leur action climatique pour aligner leurs objectifs sur ceux inscrits dans l’Accord de Paris sur le climat signé en 2015.

Dans la perspective du sommet du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), qui se déroulera du 11 au 13 juin au Royaume-Uni, l'analyse montre que les principaux indices des pays du G7 sont sur une trajectoire de température moyenne de 2,95 °C. Les indices boursiers, composés d'actions des sociétés les plus importantes cotées sur la plus grande bourse d'un pays, sont des références essentielles pour comprendre les tendances du marché.

Le rapport, préparé par le CDP et le Pacte mondial des Nations Unies au nom de la SBTi, constate que quatre des sept indices se situent sur des trajectoires de température dangereuses de 3 °C ou plus. Notamment, les combustibles fossiles sont un contributeur clé aux émissions des sept indices, représentant 70% de la cote de température de 3,1 °C du SPTSX 60 du Canada et près de 50% de la cote de 2,7 °C du FTSE MIB de l'Italie.

« Les entreprises du G7 ont le potentiel de provoquer un ‘effet domino’ de changement positif dans l'ensemble de l'économie mondiale. Ce rapport souligne le besoin urgent pour les marchés et les investisseurs d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris. Alors que le G7 se réunit cette semaine, les gouvernements doivent aller plus loin pour encourager la définition d'objectifs ambitieux fondés sur la science », a déclaré Lila Karbassi, cheffe des programmes au Pacte mondial des Nations Unies et présidente du conseil d'administration de SBTi.

Aucun indice boursier majeur du G7 n'est actuellement sur une trajectoire de 2°C, encore moins de 1,5°C. Quatre des sept indices se situent sur des trajectoires de températures dangereuses de 3 °C ou plus.

« Ignorer la science du climat, c'est comme continuer à fumer malgré les risques. La dégradation du climat et de l'environnement est le plus grand défi sanitaire, économique et sociétal de notre temps - cela nécessite une action immédiate de la part des plus grandes entreprises du monde. Les résultats d'aujourd'hui mettent en évidence des progrès vitaux, mais montrent qu'il reste encore beaucoup à faire pour inciter les entreprises à fixer des objectifs climatiques fondés sur la science et à accélérer la voie vers le zéro net », a déclaré Alberto Carrillo Pineda, Directeur des objectifs scientifiques au CDP et membre du comité directeur de la SBTi.

Action climatique urgente

Le rapport identifie quatre actions climatiques urgentes pour les institutions financières, les entreprises, les investisseurs et les gouvernements.

Premièrement, les entreprises et les gouvernements doivent collaborer afin que l'action du secteur privé et les politiques gouvernementales se renforcent mutuellement, comme par exemple le récent décret exécutif sur le risque financier lié au climat par le gouvernement des États-Unis qui a introduit une exigence pour les principaux fournisseurs fédéraux d'établir des cibles.

Deuxièmement, les entreprises doivent travailler à décarboniser les chaînes d'approvisionnement en s'engageant avec les fournisseurs.

Troisièmement, les investisseurs devraient intégrer des objectifs scientifiques dans les obligations liées au développement durable et les normes financières climatiques.

Enfin, les institutions financières devraient viser à créer un effet domino dans tous les secteurs de l'économie en fixant des objectifs scientifiques au niveau du portefeuille et en s'engageant avec les actifs sous-jacents. Un exemple est la campagne CDP Science-Based Targets, qui coordonne les institutions financières mondiales pour engager les entreprises les plus influentes au monde à fixer des objectifs scientifiques alignés sur l’objectif de 1,5°C.