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L’ONU demande au Soudan de rétablir les libertés et d'enquêter sur les violations des droits

Des manifestants devant le quartier-général de l'armée soudanaise dans la capitale du Soudan, Khartoum, le 11 avril 2019.
Photo Masarib/Ahmed Bahhar
Des manifestants devant le quartier-général de l'armée soudanaise dans la capitale du Soudan, Khartoum, le 11 avril 2019.

L’ONU demande au Soudan de rétablir les libertés et d'enquêter sur les violations des droits

Droits de l'homme

Alors que de nouvelles informations font état de victimes lors des manifestations qui ont eu lieu dimanche dans plusieurs villes du Soudan, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a appelé mercredi les autorités soudanaises à lever les restrictions sur l’Internet et à ouvrir des enquêtes indépendantes sur tous les actes de violence et les allégations d'usage excessif de la force.

Elle a également exhorté les autorités à respecter le droit des citoyens à manifester pacifiquement et à assurer une transition rapide vers un gouvernement civil, « conformément aux souhaits clairement exprimés par de larges segments de la population soudanaise et de l'Union africaine ».

Des manifestations de grande ampleur auraient eu lieu dans plus de dix grandes villes, dont Khartoum, Omdurman, Kassala, Gadaref, Madani, Port-Soudan, Atbara, El Fasher, Nyala, Zalingie et Kosti, à la suite d'appels lancés par l'Association des professionnels du Soudan pour soutenir les demandes d'une autorité de transition dirigée par des civils, a précisé le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HDCH) dans un communiqué de presse.

Malgré l’interruption totale de l’Internet par le Conseil militaire de transition le 10 juin, l’ampleur des manifestations de dimanche semblent avoir été sans précédent dans l’histoire récente du Soudan.

Mme Bachelet a déclaré que son bureau avait reçu un certain nombre d'allégations de recours excessif à la force par les forces de sécurité à l'encontre de manifestants. Un haut responsable du ministère de la Santé aurait annoncé le 30 juin que sept personnes avaient été tuées et 181 blessées lors des manifestations de ce jour-là. Il a imputé une grande partie de la violence aux manifestants, notant que parmi les blessés figuraient dix membres des forces de sécurité.

Des hôpitaux attaqués par les forces de sécurité

Le Comité central des médecins soudanais, affilié à l'Association des professionnels du Soudan, a également signalé que sept manifestants avaient été tués à Omdurman et à Atbara par des balles réelles qui auraient été tirées par les Forces de soutien rapide (RSF) et d'autres forces de sécurité.

« Il est essentiel que des enquêtes rapides, transparentes et indépendantes soient menées sur la manière dont toutes ces personnes ont perdu la vie, ainsi que sur les causes d'un si grand nombre de blessés », a déclaré Mme Bachelet.

La Haut-Commissaire s'est dit particulièrement troublée par les informations selon lesquelles, une fois encore, des hôpitaux auraient été attaqués par les forces de sécurité.

Elle a noté que les appels lancés précédemment pour des enquêtes sur les meurtres, les attaques contre des installations médicales et les milliers de viols et d'agressions sexuelles, qui auraient eu lieu le 3 juin et les jours suivants, ont été ignorés.

Elle a ajouté que son offre du 7 juin de déployer une équipe de surveillance des droits de l'homme des Nations Unies chargée d'examiner les allégations de violations des droits de l'homme commises depuis le 3 juin était restée sans réponse.