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Libéria : le maintien de la paix terminé, le pays doit désormais se concentrer sur son développement (ONU)

Une femme libérienne avec un drapeau du Libéria dans ses cheveux.
Photo MINUL/Staton Winter
Une femme libérienne avec un drapeau du Libéria dans ses cheveux.

Libéria : le maintien de la paix terminé, le pays doit désormais se concentrer sur son développement (ONU)

Paix et sécurité

La conclusion du mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) constitue « un véritable jalon historique » pour le pays, a déclaré jeudi Alexander Zouev, le Sous-Secrétaire général chargé de l’Etat de droit et des institutions chargées de la sécurité au sein du Département des opérations de maintien de la paix.

Après 15 ans de présence, la MINUL a pris fin le 30 mars 2018 après avoir rempli avec succès son mandat, a rappelé le haut responsable onusien qui présentait aux membres du Conseil de sécurité le dernier rapport du Secrétaire général sur les récents développements au Libéria et la fermeture de la Mission. 

Le Sous-Secrétaire général a caractérisé le Libéria de 2003 comme « un pays en ruines, ayant une population traumatisée et vivant dans un État prédateur après 14 ans de guerre civile ». S’il a personnellement été témoin de la portée de ces destructions, M. Zouev a aussi discerné l’opportunité d’un renouveau dès 2004 en travaillant sur les dossiers délicats du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration des ex-combattants.

Le haut fonctionnaire onusien a évoqué devant le Conseil le chemin parcouru depuis l’adoption de la résolution 1509 (2003). Les institutions nationales ont montré qu’elles étaient capables d’organiser des élections, s’est-il félicité. Le gouvernement libérien et ses partenaires devront continuer de veiller à ce que celles-ci reçoivent les investissements et les ressources nécessaires à leur développement.

Le nouveau Président libérien George Weah continue de consolider son gouvernement et sa vision en faveur des pauvres. A titre d’exemple, M. Zouev a mentionné le développement du réseau routier du Libéria. La semaine dernière, Monrovia a lancé une feuille de route pour son programme de développement qui place les plus pauvres au cœur de la gouvernance publique. A l’avenir, a souligné M. Zouev, il sera essentiel que tous les partenaires continuent de travailler main dans la main pour mettre en œuvre ce programme aligné sur les objectifs de développement durable.

Par ailleurs, le Sous-Secrétaire général a relevé que le gouvernement avait réitéré qu’il était pleinement attaché à la liberté d’expression. La fin du mandat de la MINUL montre bien la confiance placée dans le pays, a-t-il continué.

Il appartient maintenant au peuple et au gouvernement libériens de continuer de construire une nation unifiée, avec un gouvernement redevable qui lutte contre la corruption, une nation où tous les citoyens partagent les bénéfices de ses ressources naturelles et humaines, en charge de son propre destin, et où le gouvernement garantit sécurité, protection et services à tous.

Les Nations Unies resteront dans le pays pour soutenir la population et le gouvernement du Libéria, a assuré M. Zouev. L’héritage de la MINUL confirme la valeur du maintien de la paix. La Mission a réussi à prévenir la résurgence d’un conflit armé et d’avancer sur la voie d’une paix et d’un développement durable, a-t-il conclu.

Le Conseil demande plus d’efforts dans la lutte contre les violences sexuelles

Les membres du Conseil de sécurité se sont félicités des remarquables avancées et des progrès notables que le peuple et le gouvernement libériens ont accomplis depuis 2003 dans la consolidation durable de la paix et la stabilité.

Dans une déclaration présidentielle, ils ont félicité le gouvernement libérien d'avoir organisé et tenu les élections présidentielle et législatives de 2017 et d'avoir réglé pacifiquement les différends, concourant ainsi à renforcer la résilience des institutions démocratiques du Liberia.

Le Conseil demeure toutefois préoccupé par le fait qu'au Libéria, les femmes et les filles continuent d'être victimes de nombreux actes de violence sexuelle et sexiste.

Les membres du Conseil ont à nouveau demandé au gouvernement libérien de satisfaire à la « nécessité urgente et impérative » de lutter contre l'impunité et de traduire en justice tous les auteurs de tels crimes. Ils ont demandé à Monrovia de s'engager plus en avant à cet égard, notamment en mettant à exécution son plan national d'action sur la violence sexuelle et sexiste et en améliorant l'accès des femmes et des filles à la justice.