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Rohingyas : accord entre le Bangladesh et le HCR sur la question du retour volontaire des réfugiés

Des milliers d'enfants rohingyas dans un centre de distribution à Cox's Bazar, au Bangladesh, en novembre 2017.
Photo UNICEF/UN0147302/Brown
Des milliers d'enfants rohingyas dans un centre de distribution à Cox's Bazar, au Bangladesh, en novembre 2017.

Rohingyas : accord entre le Bangladesh et le HCR sur la question du retour volontaire des réfugiés

Aide humanitaire

L’Agence de l'ONU pour les réfugiés et le Bangladesh ont signé, vendredi à Genève, un mémorandum d’accord sur le rapatriement volontaire des réfugiés rohingyas lorsque les conditions du retour seront plus favorables au Myanmar. 

Ce Protocole d’accord, signé par le Haut-Commissaire pour les réfugiés, Filippo Grandi, et le ministre des Affaires étrangères du Bangladesh,  Shahidul Haque, établit un cadre de coopération entre l’Agence onusienne et Dacca sur un retour sûr, volontaire et digne des réfugiés.

En attendant, le HCR considère que les conditions au Myanmar ne sont pas encore propices pour des rapatriements sûrs, dignes et durables. « Il incombe aux autorités du Myanmar la responsabilité de créer de telles conditions de l’infrastructure nécessaire pour faciliter l’organisation logistique », fait remarquer le HCR.  Selon l’Agence onusienne, les réfugiés au Bangladesh ont déclaré qu’avant d’envisager un retour au Myanmar, ils auraient besoin de progrès concrets concernant leur statut juridique et leur citoyenneté, leur sécurité et leur capacité à jouir de leurs droits fondamentaux dans l’État de Rakhine.

Le HCR réitère son appel au gouvernement du Myanmar pour qu’il prenne des mesures concrètes pour s’attaquer aux causes profondes du déplacement, conformément aux recommandations de la Commission consultative de Rakhine. L’un des premiers pas que pourrait prendre le gouvernement du Myanmar serait immédiatement faire en sorte que le HCR et d’autres acteurs concernés puissent accéder librement et sans entrave aux lieux d’origine des réfugiés dans l’État de Rakhine. Ce qui permettrait au HCR d’évaluer la situation et de fournir aux réfugiés des informations sur leurs lieux d’origine, ainsi que d’évaluer tout éventuel retour et réintégration des réfugiés.

Reste qu’en l’absence d’un accord tripartite entre le HCR, le Myanmar et le Bangladesh, le HCR poursuit ses consultations avec les deux gouvernements en négociant sur deux mémorandums distincts qui visent à garantir que les futurs retours soient conformes aux normes internationales.

Par ailleurs, au Myanmar même, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le HCR sont en négociations en pourparlers avec le gouvernement du Myanmar sur un accord tripartite pour définir l’étendue de la coopération entre ces agences et le gouvernement du Myanmar dans l’État de Rakhine. L’accord viserait à établir un cadre pour le rapatriement librement consenti des réfugiés conformément aux normes internationales, à créer les conditions propices à un éventuel rapatriement volontaire et à fournir une aide humanitaire à tous les habitants de l’État de Rakhine.

A noter que plus de 670.000 Rohingyas ont fui la violence au Myanmar depuis août dernier, rejoignant environ 200.000 Rohingyas qui ont cherché refuge au Bangladesh lors de vagues successives cours des dernières décennies.