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La Côte d’Ivoire, 10e pays africain à adhérer à la Convention sur l’eau

Vue aérienne du quartier du Plateau à Abidjan, en Côte d'Ivoire.
Photo ONU/Basile Zoma
Vue aérienne du quartier du Plateau à Abidjan, en Côte d'Ivoire.

La Côte d’Ivoire, 10e pays africain à adhérer à la Convention sur l’eau

Développement durable (ODD)

Face à l’augmentation du stress hydrique et aux effets du changement climatique sur les ressources en eau qu’elle partage avec ses voisins, la Côte d’Ivoire a adhéré à la Convention des Nations Unies sur l’eau, devenant ainsi 53e Etat partie et 10e pays africain à adhérer à ce traité visant à améliorer la gestion commune de l’eau par-delà les frontières.

Selon la Commission Economique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU), qui assure le secrétariat de la Convention de l’ONU sur l’eau, cette adhésion consolide la forte dynamique de coopération dans le domaine de l’eau en Afrique, où plus de 90 % des ressources en eau se trouvent dans 63 bassins partagés par deux pays ou plus.

« L’adhésion de la Côte d’Ivoire est une étape importante pour le multilatéralisme et réaffirme le rôle de la Convention des Nations Unies sur l’eau en tant qu’outil de soutien à la coopération dans le domaine de l’eau pour la paix, le développement durable et l’adaptation au changement climatique à travers les frontières », a déclaré dans un communiqué, Tatiana Molcean, Secrétaire exécutive de la CEE-ONU.

L’urbanisation et les effets du changement climatique menacent l'eau 

La Côte d’Ivoire, 9ème économie d’Afrique partage huit bassins fluviaux transfrontaliers (Volta noire, Bia, Tanoé, Comoé, Niger, Sassandra, Cavally et Nuon) avec ses voisins, à savoir le Ghana, le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone.  Répondre aux besoins en eau d’une population de quelque 30 millions d’habitants, qui croît de 2,5 % par an, représente un défi de taille.

Ses ressources en eau sont menacées par l’urbanisation, les effets du changement climatique, notamment la sécheresse et les inondations, tandis que la qualité de l’eau se détériore en raison de la pollution due aux déchets agricoles et industriels, à l’orpaillage illégal et aux eaux usées non traitées. Les ressources en eau sont également inégalement réparties dans le pays, avec des zones de stress hydrique dans le nord et le nord-est.

« L’adhésion de la Côte d’Ivoire à la Convention des Nations Unies sur l’eau favorisera les relations avec les pays avec lesquels nous partageons des ressources en eau », a affirmé le ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba.

Selon le dernier rapport sur l’indicateur 6.5.2 des Objectifs de développement durable(ODD), en Côte d’Ivoire, seuls 25 % de la zone du bassin transfrontalier sont couverts par des accords opérationnels. Aucun aquifère transfrontalier partagé par le pays n’est couvert par des accords opérationnels.

Coopération indispensable pour relever les défis de l’eau en Afrique

Seuls 58 % des Africains ont accès à des services d’eau potable gérés en toute sécurité

A noter que depuis l’ouverture mondiale de ce traité à tous les États membres des Nations unies en 2016, le Tchad, le Sénégal, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Togo et le Cameroun sont devenus les premières nations africaines à y adhérer, avant d’être rejoints par cinq pays en 2023 - le Nigéria, la Namibie et la Gambie, en plus de l’Iraq et du Panama qui sont devenus les premières Parties dans leurs régions respectives.

Les quatre plus grandes économies d’Afrique de l’Ouest - le Nigéria, le Ghana, le Sénégal et la Côte d’Ivoire - sont désormais parties à la convention sur l’eau.

La 10e session de la réunion des parties à la Convention sur l’eau, qui se tiendra à Ljubljana, en Slovénie (du 23 au 25 octobre), devrait encore catalyser cet élan.

Selon la Banque africaine de développement, une personne sur trois en Afrique est actuellement confrontée à l’insécurité de l’eau, seuls 58 % des Africains ont accès à des services d’eau potable gérés en toute sécurité.

Cependant, l’eau possède également un énorme potentiel de transformation, si l’on considère que moins de 5 % des terres cultivées sont irriguées aujourd’hui et que seulement 10 % du potentiel hydroélectrique de l’Afrique est utilisé.