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Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres (à l'écran), informe l'Assemblée générale du travail de l'organisation et de ses priorités pour 2024.

La paix est la raison d’être de l’ONU, rappelle Guterres en présentant ses priorités pour 2024

UN Photo/Eskinder Debebe
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres (à l'écran), informe l'Assemblée générale du travail de l'organisation et de ses priorités pour 2024.

La paix est la raison d’être de l’ONU, rappelle Guterres en présentant ses priorités pour 2024

Paix et sécurité

Partout dans le monde, « la paix est la pièce manquante » alors que les conflits font rage, les divisions s’accentuent et la polarisation s’approfondit, et la tâche de l'ONU est de rechercher cette paix, a déclaré mercredi le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, alors qu'il présentait à l'Assemblée générale des Nations Unies une liste de domaines d'action prioritaires pour cette année.

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« La paix est notre raison d’être. Pourtant, alors que j’analyse la situation du monde d’aujourd’hui, ce qui manque le plus dramatiquement, c’est la paix », a-t-il affirmé.

Du conflit à Gaza à la guerre contre l’environnement, en passant par la lutte contre la désinformation et les discours de haine et l’élaboration de pratiques durables et inclusives, la paix est le fil qui relie le monde, a-t-il souligné.

« La paix est la voie à suivre pour sortir de ces crises interdépendantes. C’est un cri de ralliement… et un appel à l’action », a ajouté le chef de l'ONU, décrivant la voie à suivre pour atteindre des objectifs communs qui, malgré les temps turbulents, offrent des raisons d’espérer.

La vie est un enfer pour des millions de personnes

Le Secrétaire général a souligné que les civils subissent le plus gros des crises dans le monde, qu'il s'agisse de la montée du terrorisme au Sahel et des conflits à Gaza, au Soudan et en Ukraine ou encore des groupes armés dans l'est de la République démocratique du Congo et des gangs qui ravagent Haïti.

« Pour des millions de personnes prises dans des conflits à travers le monde, la vie est un enfer quotidien, marqué par la mort et la faim », a-t-il observé.

Appelant à un effort mondial en faveur de la paix, il a spécifiquement abordé la crise à Gaza, la qualifiant de « blessure purulente sur notre conscience collective ».

Il a appelé à un cessez-le-feu humanitaire immédiat, condamnant les attaques brutales du Hamas et d'autres groupes militants dans le sud d'Israël le 7 octobre, tout en soulignant la nécessité d'une solution à deux États, Israël et Palestine.

« Une époque de chaos »

M. Guterres a affirmé que si tous les pays remplissaient leurs obligations en vertu de la Charte des Nations Unies, le droit de chacun à une vie de paix et de dignité serait garanti.
« Mais les gouvernements ignorent et sapent les principes mêmes du multilatéralisme, avec une impunité totale », a-t-il déclaré.

Il a également pointé du doigt un Conseil de sécurité « dans l’impasse ». Il a décrit le dysfonctionnement actuel comme étant plus profond et plus dangereux, signalant l’entrée du monde dans « une ère de chaos ».

« Nous en voyons les résultats : une mêlée dangereuse et imprévisible en toute impunité », a-t-il poursuivi, mettant en garde contre des risques allant des armes nucléaires plus rapides, plus furtives et plus précises à de nouveaux domaines de conflit et de nouvelles armes.

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres (au centre), répond aux questions des médias au terminal de Rafah.
UN Photo/Eskinder Debebe
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres (au centre), répond aux questions des médias au terminal de Rafah.

Nouvel agenda pour la paix

Pour faire face aux complexités du monde multipolaire d’aujourd’hui, le chef de l’ONU a souligné la nécessité de renforcer et de renouveler les cadres mondiaux de paix et de sécurité.

Il a rappelé le Nouvel Agenda pour la paix, qu'il a lancé à la mi-2023, plaidant en faveur d'une réforme du Conseil de sécurité, d'un nouvel engagement à éliminer les armes nucléaires, d'une intensification des efforts de prévention des conflits et de mesures visant à atténuer l'impact de la compétition géopolitique sur les gens et à prévenir la fragmentation des règles commerciales mondiales, des chaînes d'approvisionnement, des monnaies et de l'Internet.

Combattre le discours de haine

Le chef de l'ONU a également exprimé son inquiétude face à la montée des discours de haine, de la discrimination, de l'extrémisme et des violations des droits de l'homme dans le monde.

Il a appelé à un contrat social renouvelé basé sur la confiance, la justice et l'inclusion, ancré dans les droits de l'homme, y compris son Appel à l'action en faveur des droits humains et un prochain code de conduite pour l'intégrité de l'information.

Abordant l'impact des nouvelles technologies, il a également souligné le travail du Conseil consultatif sur l'intelligence artificielle, qui reflète le rôle central de l'Organisation, réunissant les gouvernements, les entreprises privées, les universités et la société civile.

Construire un avenir durable

M. Guterres a noté l'interdépendance de la paix et du développement durable et inclusif et a souligné que la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) est cruciale pour construire la paix et la prospérité.

Pour tenir la promesse des ODD, il a appelé à des progrès dans deux domaines cruciaux : la relance des ODD grâce à 500 milliards de dollars par an sous forme de financement abordable à long terme pour les pays en développement et la réforme de l'architecture financière internationale pour répondre aux besoins de tous les pays.

Il a également souligné que la crise climatique reste le défi le plus urgent auquel le monde est confronté.

Il a noté le déclin inévitable de l’ère des combustibles fossiles et la révolution imparable des énergies renouvelables. Invitant à l'action cette année pour prévenir une catastrophe climatique, il a appelé à tripler la capacité mondiale en matière d'énergies renouvelables, à doubler l'efficacité énergétique d'ici 2030 et à explorer des sources innovantes de financement climatique.

Les guerres détruisent, la paix construit

La paix, a conclu le Secrétaire général, reste l'effort humain le plus essentiel, capable de réaliser des merveilles que les guerres ne réaliseront jamais.

« Les guerres détruisent. La paix construit », a-t-il déclaré, ajoutant toutefois que dans le monde troublé d’aujourd’hui, « construire la paix est un acte conscient, audacieux et même radical ».

Il a appelé à un engagement collectif envers cette obligation pour les générations présentes et futures, affirmant son dévouement inébranlable à la promotion de la paix.