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Un enfant de 6 ans est photographié dans un abri temporaire à Khan Younis, au sud de Gaza.

Au moins neuf morts dans un tir direct contre un abri de l'UNRWA au sud de Gaza

© UNICEF/Eyad El Baba
Un enfant de 6 ans est photographié dans un abri temporaire à Khan Younis, au sud de Gaza.

Au moins neuf morts dans un tir direct contre un abri de l'UNRWA au sud de Gaza

Paix et sécurité

Dans le sud de Gaza, au moins neuf personnes ont été tuées et 75 blessées mercredi dans un tir direct contre un centre de formation géré par l'agence des Nations Unies venant en aide aux Palestiniens, l'UNRWA, et transformé en refuge.

Des équipes de l'UNRWA et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) tentaient d'atteindre le centre de formation de Khan Younis, a déclaré Tom White, Directeur des affaires de l'UNRWA dans la bande de Gaza, dans un message publié sur la plateforme de médias sociaux X.

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Quelque 30.000 personnes ont trouvé refuge sur le site et le bilan pourrait être encore plus lourd, a affirmé Philippe Lazzarini, Commissaire général de l'UNRWA, qui a déploré « une autre journée horrible à Gaza ».

« Le complexe est une installation clairement identifiée par l'ONU et ses coordonnées ont été partagées avec les autorités israéliennes comme nous le faisons pour toutes nos installations », a-t-il écrit sur X. « Une fois de plus un mépris flagrant des règles fondamentales de la guerre ».

Choc et résignation

Cet incident est révélateur des récents combats intenses autour de Khan Younis, a déclaré Jamie McGoldrick, Coordonnateur humanitaire par intérim de l'ONU pour le territoire palestinien occupé, s'exprimant lors d'un point de presse depuis Jérusalem.

M. McGoldrick a informé les journalistes de sa visite à Gaza mardi, où les humanitaires ont du mal à fournir aux personnes déplacées des services de base tels que de la nourriture, une assistance médicale, un abri, de l'eau et des installations sanitaires.

« En conséquence, les gens eux-mêmes ont vraiment du mal à s’en sortir. Et le choc commence en fait à s'atténuer maintenant, et les gens commencent à se résigner à l'idée que c'est ce à quoi nous allons devoir faire face pendant un certain temps », a-t-il dit.

Pendant sa visite à Gaza, M. McGoldrick s’est rendu dans la ville de Rafah au sud, située à la frontière avec l'Égypte. C'est un point de passage pour l'aide vers l'enclave palestinienne.

Rafah compte normalement une population d'environ 280.000 habitants. La population est désormais estimée à 1,2 à 1,4 millions d'habitants à mesure que les personnes fuyant les combats ailleurs se regroupent dans la ville, installant des abris de fortune et des tentes dans les rues.

Les conditions sordides et insalubres ont entraîné des épidémies d'infections respiratoires et d'hépatite A, qui avaient toutes deux été éradiquées à Gaza. La méningite et d’autres maladies font également leur apparition.

Abris et sécurité

Le conflit à Gaza a déplacé plus de 75% de la population, avec près de 1,7 million de personnes vivant désormais dans des abris de l'UNRWA et des abris publics d'urgence ainsi que dans des sites informels.

Jamie McGoldrick, Coordinateur humanitaire pour le territoire palestinien occupé, informe virtuellement les journalistes de la situation humanitaire à Gaza.
Nations Unies
Jamie McGoldrick, Coordinateur humanitaire pour le territoire palestinien occupé, informe virtuellement les journalistes de la situation humanitaire à Gaza.

Il a souligné que les agences humanitaires sont confrontées à « d’énormes problèmes » lorsqu’elles tentent de fournir un abri aux personnes déplacées en quête de sécurité dans le sud. Certains ont quitté Rafah pour s'installer dans la ville côtière d'Al-Mawasi, qui est mal soutenue ou mal desservie par les agences humanitaires, compte tenu du nombre énorme de personnes dans le besoin.

Actuellement, environ 250 camions traversent la frontière à Rafah « dans les bons jours », alors que dans le passé, environ 500 camions du secteur privé amenaient quotidiennement des produits de base.

Davantage de fournitures nécessaires

M. McGoldrick a déclaré que l'ONU et ses partenaires font de leur mieux face à des défis massifs, dont beaucoup échappent à leur contrôle, et il a souligné la nécessité de « conditions opérationnelles minimales » afin qu'ils puissent mieux travailler.

« Nous avons besoin de davantage de fournitures provenant du secteur privé... Nous devons également obtenir des autorités israéliennes qu’elles nous fournissent du matériel de communication », a-t-il dit.

Les travailleurs humanitaires sont envoyés dans des zones très hostiles « et ils n’ont pas de radios, ils n’ont pas de communications qui leur permettent d’être vus et en sécurité », a-t-il déclaré, ajoutant qu’ils ne disposent pas non plus de suffisamment de véhicules blindés.

Des équipements cruciaux « interdits »

En outre, bon nombre des biens que les humanitaires tentent d’apporter à Gaza pour soutenir l’approvisionnement en eau et l’assainissement « semblent être interdits par les Israéliens », a-t-il indiqué. « Ils les voient comme quelque chose qui pourrait être utilisé pour d'autres choses, comme des pompes, des générateurs, des pièces de rechange, des tuyaux pour l'assainissement de l'eau, des panneaux solaires et certains équipements médicaux, ce qui est essentiel à notre capacité à répondre à la crise humanitaire qui est devant nous ».

Certains matériels médicaux comprennent des médicaments de base pour traiter des maladies chroniques, tels que des stylos à insuline pour les enfants.

Les humanitaires ont également du mal à apporter suffisamment de matériel d'abri, comme des bâches, des couvertures et des articles non alimentaires.

Tal al-Sultan, dans le sud de la bande de Gaza, est situé au nord de Rafah.
UN News/Ziad Taleb
Tal al-Sultan, dans le sud de la bande de Gaza, est situé au nord de Rafah.

Carburant pour les hôpitaux

M. McGoldrick a déclaré qu'il fallait également acheminer davantage de carburant vers le nord pour alimenter les générateurs des hôpitaux, comme celui d'Al-Shifa, « parce qu'ils travaillent dans certains cas sans anesthésie, sans électricité, pour servir des patients qui sont également malades et blessés ».

Il a ajouté qu’il n’existe pas de véritable système d’évacuation médicale ou d’évacuation des blessés pour transporter les personnes grièvement blessées hors de Gaza.

« Nous ne sommes pas en mesure d'envoyer les gens plus loin, dans les pays voisins, pour pouvoir bénéficier d'une opération chirurgicale très sophistiquée, et c'est quelque chose sur lequel nous avons essayé de travailler avec les Israéliens », a-t-il précisé.