L'actualité mondiale Un regard humain
Le Secrétaire général António Guterres informe les journalistes de la situation à Gaza. A droite, Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général.

Le cessez-le-feu humanitaire est le seul moyen de mettre fin au cauchemar de Gaza : Guterres

ONU Photo/Eskinder Debebe
Le Secrétaire général António Guterres informe les journalistes de la situation à Gaza. A droite, Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général.

Le cessez-le-feu humanitaire est le seul moyen de mettre fin au cauchemar de Gaza : Guterres

À l’ONU

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a exprimé l'espoir qu'une résolution du Conseil de sécurité visant à accroître l'aide à Gaza, adoptée vendredi, pourrait ouvrir la voie à un cessez-le-feu humanitaire entre Israël et le Hamas.

M. Guterres s'est exprimé lors d'un point de presse au Siège des Nations Unies peu après l'adoption de la résolution.

Il n'y a pas eu de changement significatif dans la façon dont la guerre s'est déroulée à Gaza, a-t-il déclaré, et aucune protection efficace des civils n'a été mise en place. Les bombardements israéliens se poursuivent tandis que le Hamas et d'autres factions continuent de tirer des roquettes sur le pays.

Il a décrit les ravages causés par la guerre : plus de 20.000 Palestiniens auraient été tués et 1,9 million de personnes, soit 85 % de la population de Gaza, ont été forcées de fuir leur domicile.  Le système de santé est à genoux, l'eau potable arrive au compte-gouttes et le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en garde contre la menace d'une famine généralisée.

« Un cessez-le-feu humanitaire est le seul moyen de commencer à répondre aux besoins désespérés de la population de Gaza et de mettre fin au cauchemar qu'elle vit actuellement », a-t-il déclaré.  « J'espère que la résolution adoptée aujourd'hui par le Conseil de sécurité permettra d'y parvenir enfin, mais il faut faire bien davantage dans l'immédiat ». 

Obstacles massifs 

M. Guterres a déclaré aux journalistes que c'était une « erreur » de mesurer l'efficacité de l'opération humanitaire à Gaza en se basant sur le nombre de camions d'aide autorisés à entrer dans l'enclave.

« Le vrai problème est que la manière dont Israël mène cette offensive crée des obstacles massifs à la distribution de l'aide humanitaire à l'intérieur de Gaza », a-t-il déclaré.

Il a souligné qu'une opération d'aide efficace nécessite quatre éléments qui n'existent pas actuellement, à savoir la sécurité, du personnel pouvant travailler en toute sécurité, une capacité logistique et la reprise de l'activité commerciale.

Pour la paix, pour la protection des civils, pour la fin des souffrances et pour un engagement en faveur de la solution à deux États - soutenue par l'action.

En ce qui concerne la sécurité, il a noté que les bombardements israéliens intenses et les combats actifs dans les zones densément peuplées menacent à la fois les civils et les travailleurs humanitaires. 

Alors que le personnel humanitaire doit pouvoir vivre et travailler en toute sécurité, 136 membres du personnel de l'agence des Nations unies qui aide les Palestiniens, l'UNRWA, ont été tués depuis le début du conflit, a-t-il déclaré, ajoutant que « personne n'est en sécurité à Gaza ». 

Contraintes logistiques

En ce qui concerne la logistique, il a indiqué que chaque camion d'aide qui passe par les deux points de passage ouverts avec Gaza - Kerem Shalom et Rafah - doit être déchargé puis rechargé pour être distribué dans l'enclave. 

« Nombre de nos véhicules et camions ont été détruits ou laissés sur place après notre évacuation forcée et précipitée du nord, mais les autorités israéliennes n'ont pas autorisé d'autres camions à circuler dans Gaza. Cela entrave considérablement l'opération d'aide », a-t-il déclaré.

En outre, l'acheminement de l'aide dans le nord est extrêmement dangereux en raison des conflits en cours, des munitions non explosées et des routes très endommagées, a-t-il ajouté, tandis que les fréquentes coupures de communication à Gaza rendent pratiquement impossible la coordination de la distribution de l'aide et de l'accès des populations à celle-ci. 

Unité et action

À plus long terme, M. Guterres a affirmé que la solution des deux États était « la seule voie vers une paix durable ».

Il a indiqué que les retombées du conflit se font déjà sentir dans la région immédiate et au-delà, ce qui constitue une menace importante et croissante pour la paix et la sécurité mondiales.

« Alors que le conflit s'intensifie et que l'horreur grandit, nous continuerons à jouer notre rôle.  Nous n'abandonnerons pas », a déclaré le Secrétaire général.

« Mais en même temps, il est impératif que la communauté internationale parle d'une seule voix : pour la paix, pour la protection des civils, pour la fin des souffrances et pour un engagement en faveur de la solution à deux États - soutenue par l'action ».