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L'Assemblée générale des Nations Unies vote sur la nécessité de mettre fin à l'embargo économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba.

L’Assemblée générale demande à nouveau à une écrasante majorité la levée de l'embargo américain contre Cuba

PhotoONU /Evan Schneider
L'Assemblée générale des Nations Unies vote sur la nécessité de mettre fin à l'embargo économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba.

L’Assemblée générale demande à nouveau à une écrasante majorité la levée de l'embargo américain contre Cuba

Développement durable (ODD)

L'Assemblée générale des Nations Unies a voté jeudi à une écrasante majorité contre l'embargo économique et commercial des États-Unis contre Cuba, qui date de 1960. 

Au total, 187 États ont voté pour la résolution, proposée chaque année contre l'embargo depuis 1992. Seuls les États-Unis et Israël ont voté contre ; l'Ukraine s'est abstenue. Le document a ainsi obtenu deux voix de plus cette année qu'en 2022.

L'Assemblée générale des Nations unies vote sur la nécessité de mettre fin à l'embargo économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba.
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L'Assemblée générale des Nations unies vote sur la nécessité de mettre fin à l'embargo économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba.

Que demande le texte

La résolution A/78/L.5, a été présentée par Cuba sous l’intitulé « La nécessité de mettre fin à l'embargo économique, commercial et financier imposé par les États-Unis d'Amérique à Cuba ».

Elle « exhorte une fois de plus les États où de telles lois et mesures existent et continuent d'être appliquées, à prendre les mesures nécessaires pour les abroger ou les invalider dès que possible, conformément à leur système juridique ».

Elle demande également au Secrétaire général de continuer à préparer des rapports annuels sur les effets de l'embargo, comme celui de cette année (A/78/84), qui a servi de base à la délibération.

Effets néfastes des mesures sur les Cubains 

L'Assemblée s'est déclarée préoccupée par le fait qu'en dépit de ses résolutions remontant à 1992 (résolution 47/19), « l'embargo économique, commercial et financier contre Cuba est toujours en vigueur », et par « les effets néfastes de ces mesures sur le peuple cubain et sur les ressortissants cubains vivant dans d'autres pays ».

Elle a rappelé les mesures adoptées par Barack Obama, alors Président des États-Unis, en 2015 et 2016 « pour modifier plusieurs aspects de l'application de l'embargo », contrairement aux mesures appliquées depuis 2017 « pour renforcer sa mise en œuvre ».

L'Assemblée générale a réitéré son appel à tous les États pour qu'ils s'abstiennent de promulguer et d'appliquer de telles lois et mesures restrictives, conformément aux obligations qui leur incombent en vertu de la Charte des Nations Unies et du droit international.

Évolution du vote au cours des 30 dernières années à l'Assemblée générale sur la nécessité de mettre fin à l'embargo économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à l'encontre de Cuba.
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Évolution du vote au cours des 30 dernières années à l'Assemblée générale sur la nécessité de mettre fin à l'embargo économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à l'encontre de Cuba.

Un acte instauré en 1992

L’embargo des États-Unis contre Cuba a commencé en 1960. Il a été renforcé à différents moments de l'histoire. Il a été élargi aux pays tiers en 1992, moment à partir duquel l'Assemblée générale a commencé à demander aux États-Unis lever les sanctions contre l'île des Caraïbes.

Il s’agit de la 31eme fois qu’une telle résolution est adoptée par l’assemblée mondiale, qui, année après année, appelle les États-Unis à lever les sanctions contre Cuba, sans pour autant aboutir. Les résolutions n’ont jamais reçu plus que 4 voix contre. 

« Nous partageons le point de vue selon lequel le blocus, les restrictions extérieures unilatérales, l'exclusion de Cuba des mécanismes et instruments financiers internationaux, constituent un obstacle majeur à son développement durable », a pour sa part déclaré le plus haut fonctionnaire de l’ONU dans le pays insulaire, Francisco Pichón.