L'actualité mondiale Un regard humain
Des enfants en Éthiopie. Le Sommet du futur travaillera à des institutions multilatérales plus adaptées au développement durable

En vue du Sommet du futur en 2024, Guterres plaide pour un multilatéralisme plus efficace

© PAM/Michael Tewelde
Des enfants en Éthiopie. Le Sommet du futur travaillera à des institutions multilatérales plus adaptées au développement durable

En vue du Sommet du futur en 2024, Guterres plaide pour un multilatéralisme plus efficace

Développement durable (ODD)

Lors d’une réunion ministérielle consacrée à la préparation du Sommet du futur, prévu pour 2024, António Guterres a présenté jeudi ses idées sur le renforcement de la coopération mondiale et des institutions multilatérales inclusives et efficaces, plus adaptées aux besoins des populations et à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). 

Le Secrétaire général de l’ONU a en premier lieu évoqué « Notre Programme commun », son rapport qui a donné l’impulsion à la préparation du Sommet et appelle à un renouveau de la confiance et de la solidarité entre les peuples, les pays et les générations.

Ce rapport « propose de réformer le multilatéralisme afin qu’il reflète et prenne en compte les réalités politiques et économiques actuelles », a rappelé le chef de l’ONU, ajoutant à ce propos que le monde est confronté « à une multitude de risques majeurs, voire existentiels, alors que nous ne disposons pas des systèmes multilatéraux nécessaires pour y faire face ».

Les risques d’un monde dépourvu d’institutions multilatérales assez fortes

« Nous nous dirigeons vers un monde multipolaire » qui offre à différents pays de nouvelles possibilités de jouer un rôle de premier plan sur la scène mondiale, a-t-il élaboré. « Mais l’histoire enseigne qu’une multipolarité sans institutions multilatérales fortes engendre de nombreux risques, dont ceux d’exacerber les tensions géostratégiques, de créer une concurrence chaotique et d’accroître la fragmentation ».

« Les institutions multilatérales ne survivront que si elles sont véritablement universelles », a-t-il ajouté, présentant le Sommet du futur comme « une occasion unique de contribuer à rétablir la confiance et d’adapter des institutions et cadres multilatéraux dépassés au monde d’aujourd’hui, sur la base de l’équité et de la solidarité. Un moyen essentiel de réduire les risques et de créer un monde plus sûr et plus pacifique ».

Selon le Secrétaire général, les Etats ont déjà décidé d’adopter à l’issue du Sommet du futur, un pacte pour le futur négocié au niveau intergouvernemental, qui permette de réaffirmer la Charte des Nations Unies, de redynamiser le multilatéralisme, de favoriser l’exécution des engagements existants et de trouver des solutions aux problèmes nouveaux.

Varaidzo Kativhu, une activiste du droit à l'éducation, participe à la préparation du Sommet du futur au siège de l'ONU à New York
UN Photo/Laura Jarriel
Varaidzo Kativhu, une activiste du droit à l'éducation, participe à la préparation du Sommet du futur au siège de l'ONU à New York

Cinq séries de sujets et de nombreuses propositions concrètes

Ce pacte inclura le fruit de discussions sur les priorités parmi cinq séries de sujets allant du développement durable et du financement du développement, de la paix et de la sécurité internationales, sans oublier la science, la technologie et l’innovation, la coopération numérique, ainsi que les jeunes et générations futures et la transformation de la gouvernance mondiale.

Le Secrétaire général, à ce propos, a mentionné ses multiples propositions concrètes sur la redynamisation de la sécurité collective, la réforme du système financier mondial, la création d’indicateurs économiques autres que le PIB qui éclairent mieux l’action publique.

Les 11 notes d’orientation de l’ONU proposent aussi un pacte sur une utilisation meilleure et plus sûre des technologies numériques et de l’intelligence artificielle ainsi qu’un futur code de conduite volontaire contre la désinformation en ligne. 

António Guterres a évoqué aussi de nouveaux protocoles permettant de mieux gérer les chocs mondiaux, un renforcement de la coopération spatiale, la transformation des systèmes éducatifs et l’inclusion véritable des jeunes dans la prise de décision à l’échelle mondiale. Enfin, il a mentionné une « ONU 2.0 », mieux armée pour soutenir les États Membres grâce à l’utilisation de données, du numérique, de l’innovation, de la prospective stratégique et des sciences comportementales.

Il n’a pas manqué de rappeler, aussi, les réalisations de nombreuses recommandations formulées dans « Notre Programme commun » lors de la dernière Assemblée générale, tels que la création du Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, les mesures en faveur de l’égalité des genres, la nouvelle vision de l’Etat de droit, et l’Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale.

Résoudre les problèmes avant qu’ils nous submergent

Le Pacte pour le futur symbolise « l’engagement que vous prenez d’employer tous les outils à votre disposition au niveau mondial pour résoudre les problèmes, avant que ces problèmes nous submergent », a-t-il ajouté, rappelant que les défis immenses auxquels nous faisons face appellent des solutions universelles et ne peuvent être relevés par des petits groupements d’Etats ou des coalitions de volontaires.

« L’ONU est la seule instance où l’on peut trouver de telles solutions », a conclu António Guterres.

Dennis Francis, le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, s’est lui, félicité de la qualité des débats et des engagements des Etats membres en vue du Sommet du futur.

« Ils réaffirment que le multilatéralisme n’est ni mort, ni obsolète », a-t-il remarqué, comparant le processus menant au Sommet du futur à un « turbo-chargeur » nécessaire pour accélérer les progrès sur les ODD.

« Ces efforts apportent un cadre pour une ONU plus forte, capable de réaliser les objectifs de développement durable dans les délais promis », a-t-il affirmé.