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Dennis Francis (au centre), Président de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, préside l'ouverture du débat général.

#AGNU78 : Nous devons redynamiser l’Assemblée générale, plaide son Président

UN Photo/Cia Pak
Dennis Francis (au centre), Président de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, préside l'ouverture du débat général.

#AGNU78 : Nous devons redynamiser l’Assemblée générale, plaide son Président

À l’ONU

Lors de l’ouverture de la 78eme session du débat général, Dennis Francis, Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, a appelé les Etats membres à rétablir la confiance et la diplomatie, à relancer la solidarité mondiale malgré les défis et les conflits armés, en utilisant pleinement la « ressource sans pareille » que représente l’ONU. 

« Cette année, notre impératif est clair : unir les nations dans la conviction d’un objectif commun et dans la solidarité d’une action commune », a annoncé M. Francis. Cette approche coordonnée est à ses yeux nécessaire au vu des crises actuelles, des guerres, du changement climatique, de la dette, des crises énergétiques et alimentaires, de la pauvreté et de la famine, qui secouent la planète.

A l’heure où ces défis annulent des décennies de progrès en matière de développement, le Président, dans un plaidoyer pour le rôle des Nations Unies, a évoqué le bon mot de la Secrétaire d’Etat Madeleine Albright, qui jugeait que si l’ONU n’existait pas, « il faudrait l’inventer ». Il a ainsi « supplié » les Etats membres « d’utiliser ce forum pour ce qu’il a été prévu, pour le rétablissement de la confiance, la relance de la solidarité mondiale et la recherche d’un terrain d’entente », exhortant l’Assemblée à « utiliser pleinement une ressource sans pareille ».

La guerre en Ukraine doit prendre fin

Pour Dennis Francis, ce message trouve son importance à la lumière de la « violation continue de l’intégrité territoriale et de la souveraineté d’un autre membre des Nations Unies, l’Ukraine ». Une « guerre horrible » dont les effets en cascade ont aussi provoqué dans des pays en développement, de graves pénuries de produits essentiels, l’insécurité alimentaire et « ravivé la menace inadmissible d’une guerre nucléaire ».

« Nous voulons que cette guerre prenne fin », a-t-il martelé, la décrivant comme un affront à tout ce que cette organisation et la Charte des Nations Unies représentent » avant d’appeler aussi à « donner une chance à la paix en Afrique et au Moyen-Orient ».

Le Président de l’Assemblée générale, citant, à propos de l’Afrique, l’adoption de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, a estimé que ce continent a tracé une voie claire vers « l’Afrique que nous voulons », mot d’ordre de l’Agenda 2063, et a encore de grandes chances d’avancer rapidement dans la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance, mais il a déploré la résurgence des coups d’Etats comme « une étape régressive, une tendance alarmante dont les causes doivent être soigneusement analysées et adressées », avant d’exhorter les Etats membres au cours de cette semaine de haut niveau, de considérer la paix comme un investissement dans notre prospérité collective ».

Le Président de l'Assemblée générale, Dennis Francis, lors de son discours d'ouverture du débat général
UN Photo/Cia Pak
Le Président de l'Assemblée générale, Dennis Francis, lors de son discours d'ouverture du débat général

Des retards et des reculs inacceptables sur la voie des ODD

Alors que cette Semaine de haut niveau a débuté par le sommet sur les Objectifs de développement durable, Dennis Francis a rappelé que 1,2 milliard de personnes vivaient toujours dans une pauvreté multidimensionnelle en 2022, et que, malgré certains progrès, ce sommet des ODD révèle des « retards et des reculs inacceptables ».

« Soyons clairs : nous n’avons pas le luxe des excuses et nous ne sommes pas exonérés de nos responsabilités » a-t-il rappelé, encourageant les Etats à « travailler beaucoup plus dur au cours des sept années restantes pour accélérer les progrès que nous avons promis de réaliser ». 

Pour illustrer son ambition de redynamiser l’Assemblée générale, Dennis Francis a décrit le programme chargé de cette semaine de haut niveau, jalonné par le Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, la réunion ministérielle préparatoire du Sommet pour l’avenir, sources d’orientations sur l’adaptation de l’ONU à sa mission au XXIème siècle, par trois réunions importantes sur la santé consacrées à la prévention, la préparation et l’intervention en cas de pandémie, la couverture sanitaire universelle et la tuberculose, et le Sommet sur l’ambition climatique du Secrétaire général préalable à la COP28 en novembre. 

Retrouver la volonté d’agir

Le Président de l’Assemblée générale, adressant ses condoléances au Maroc et à la Libye, deux pays frappés par des catastrophes, a évoqué les travaux en cours sur un indice de vulnérabilité multidimensionnelle qui mesurerait, plus que le PIB des pays, leur véritable vulnérabilité aux chocs extérieurs, et un projet de Groupe consultatif de haut niveau sur les Pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement « afin que nous cessions de négliger les pays en situation particulière ».

Il a aussi rappelé que cette année coïncide avec le 75eme anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme et exhorté les Etats à « joindre le geste à la parole » en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes, une priorité qui a justifié sa nomination d’une Envoyée spéciale et d’une Conseillère spéciale sur ces deux sujets. Dennis Francis a enfin souligné que malgré les défis nombreux et complexes, nous avons la capacité d’apporter des changements conséquents et de faire une différence significative dans la vie de milliards de personnes. « Nous ne manquons pas de capacités, a-t-il répété. Ce qui nous manque, c’est la volonté d’agir ».