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Les droits humains doivent être au cœur des processus de développement durable, selon des experts

Un enfant va chercher de l'eau potable dans un camp pour personnes déplacées à Dar Saad au Yémen (photo d'archives).
© UNOCHA/Mahmoud Fadel-YPN
Un enfant va chercher de l'eau potable dans un camp pour personnes déplacées à Dar Saad au Yémen (photo d'archives).

Les droits humains doivent être au cœur des processus de développement durable, selon des experts

Droits de l'homme

Les droits de l’homme doivent être au cœur des processus de développement durable, ont indiqué mardi dans une déclaration commune des experts indépendants de l’ONU, relevant le rôle critique des droits humains en tant qu’outil pour les changements transformateurs nécessaires de toute urgence pour atteindre tous les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici à 2030.

Les experts ont exigé que les gouvernements inversent la tendance et accélèrent la mise en œuvre de l’agenda 2030 à tous les niveaux, en prenant part aux examens nationaux et en soumettant des rapports d’avancement sur tous les objectifs et cibles. Les gouvernements doivent également intégrer les recommandations de tous les mécanismes des droits de l’homme des Nations Unies, ont-ils souligné. 

« En tant que plus grand corps d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations Unies, nous exprimons notre volonté de soutenir et d’aider les gouvernements à respecter tous les engagements qui conduiront à un changement transformateur », ont déclaré dans un communiqué, les experts.

2 milliards de personnes sans accès à une eau gérée en toute sécurité

La Déclaration conjointe 2030 a été adoptée lors de la 29e réunion annuelle des rapporteurs spéciaux, des experts indépendants et des présidents des groupes de travail des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme, qui s’est tenue à Genève du 12 au 16 juin 2023. A cette occasion, ils ont adopté une déclaration commune réfléchissant au rôle critique du sommet des ODD à mi-chemin de l’échéance de l’Agenda 2030. 

« À la lumière du déclin des normes de l’État de droit et du rétrécissement de l’espace civique, de la multiplication des discriminations et des violences, et des défis liés à l’urgence climatique, tous les gouvernements devraient suivre la vision de la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont le 75e anniversaire sera célébré cette année », ont-ils fait valoir. 

Par ailleurs, ils se sont dits préoccupés par le fait que 5,1 milliards de personnes - soit deux tiers de la population - dans le monde n’ont pas d’accès véritable à la justice. Dans le même temps, deux milliards n’ont pas accès à une eau gérée en toute sécurité.

Personne ne doit être laissé pour compte

Sur un autre plan, 3,6 milliards n’ont pas accès à des installations sanitaires sûres. Les experts indépendants onusiens ont critiqué l’approche descendante adoptée pour mettre en œuvre l’Agenda 2030, avertissant que cela n’a eu que peu d’impact sur le terrain.

« Les gouvernements doivent respecter la promesse centrale selon laquelle [personne ne sera laissé pour compte] et doivent concentrer les efforts de mise en œuvre sur les personnes dans les situations les plus vulnérables », ont dit les experts. 

Faisant écho à la déclaration du Secrétaire général selon laquelle « les ODD sont en grande difficulté », les experts de l’ONU ont d’ailleurs appelé tous les gouvernements à mettre pleinement en œuvre l’Agenda 2030 pour le développement durable en donnant la priorité aux personnes les plus en retard, y compris celles qui sont historiquement exclues et en situation de vulnérabilité. Les obligations et les recommandations internationales en matière de droits de l’homme devraient être intégrées dans les plans d’action nationaux et les mécanismes de mise en œuvre nationaux, ont déclaré les experts.