Bosnie : l’ONU dénonce les tentatives de négation du génocide de Srebrenica
Droit et prévention du crime
La Conseillère spéciale des Nations Unies pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu, a exprimé jeudi sa préoccupation face aux incidents continus de révisionnisme concernant les atrocités commises pendant le conflit de 1992-1995 en Bosnie-Herzégovine, y compris la négation du génocide de Srebrenica.
En particulier, elle s'est dite préoccupée par les récents incidents de ce type signalés à la suite d'une décision de modifier la loi sur le centre du mémorial et cimetière de Srebrenica-Potočari pour les victimes du génocide de 1995.
Défi aux efforts de réconciliation
Elle a réitéré les préoccupations qu'elle avait exprimées lors de ses deux visites dans le pays en 2021 et 2022, notant que la négation du génocide et la glorification des criminels de guerre continuent de poser un sérieux défi aux efforts de réconciliation en Bosnie-Herzégovine.
« Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a déterminé de manière concluante qu'un génocide a été commis à Srebrenica. La négation du génocide est un affront au droit et à la justice internationale et à la dignité des victimes et des survivants dont les proches ont été tués simplement à cause de qui ils étaient », a souligné la Conseillère spéciale dans un communiqué de presse.
Un garçon s'appuie contre une femme dans un camp de personnes déplacées de Srebrenica, à l'aéroport de Tuzla en Bosnie-Herzégovine, 1995.
Mémorial de Srebrenica-Potočari
Elle a également reconnu les efforts inlassables des survivants et d'autres acteurs de la société civile en Bosnie-Herzégovine, qui travaillent chaque jour pour lutter contre la négation du génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité, et pour promouvoir une paix et une réconciliation durables dans tout le pays.
« J'ai eu l'honneur de visiter le mémorial de Srebrenica-Potočari l'année dernière pour la 27e commémoration du génocide de Srebrenica, où j'ai rencontré des victimes et des survivants qui ont consacré leur vie à garantir la responsabilité des crimes commis, à préserver la mémoire et à honorer les victimes. En particulier, j'ai assisté à la conférence organisée par les Mères de Srebrenica et je salue leur courage et leur résilience dans la recherche de la vérité, de la justice et de la non-répétition », a dit Mme Nderitu.
« J'ai également rencontré des acteurs de la société civile qui promeuvent la sensibilisation et l'éducation pour s'assurer que les nouvelles générations apprennent de cette histoire tragique. De telles initiatives existent dans toute la Bosnie-Herzégovine et j'ai été encouragée d'en voir plusieurs lors de mes visites dans le pays, notamment pour rencontrer les personnes derrière elles, qui travaillent sans relâche pour promouvoir un avenir où la division, la haine et le déni n'ont pas leur place », a-t-elle ajouté, encourageant tous les acteurs, dirigeants politiques, religieux et communautaires en particulier, à soutenir de telles initiatives et à montrer l'exemple, et à utiliser leur voix pour promouvoir un dialogue constructif fondé sur la confiance, le respect et la dignité.